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                    DES CHEMINS DE FER.                     381

des baux de longue durée, il est probable que les meilleurs
ouvriers solliciteront par préférence de l'emploi dans celle
dernière catégorie qui leur offrira plus de stabilité, plus d'a-
venir que l'autre, condamnée ainsi, par la seule force des
choses, à recevoir les ouvriers les moins habiles et les moins
instruits.
   Ces conséquences défavorables du système des baux à courte
durée seraient surtout à redouter pour l'exploitation des
chemins de fer. Une compagnie serait forcée, en ce cas, de
se maintenir dans l'ornière des faits acquis et de la routine.
Elle ne pourrait tenter aucune expérience sur l'ordre et la
combinaison de ses convois, sur la mobilité et la réduction
de ses tarifs, elle ne pourrait peut-être même adopter les
perfectionnements reconnus avantageux ou économiques,
parce que le temps lui manquerait pour amortir les dé-
penses ou pour réparer la perte que lui auraient causé des
expériences non couronnées de succès. Très probablement,
une compagnie exploitant par des baux à courte durée n'é-
tablirait pas sur son chemin une école destinée à lui fournir
des mécaniciens et des chauffeurs ; la prochaine expira-
tion de son bail ne lui permettrait pas de retirer profit
d'une aussi utile institution. Elle serait donc obligée de payer
chèrement des mécaniciens et des chauffeurs tout formés;
heureuse encore si les chemins de fer exploités par des con-
cessions à long terme ne lui enlevaient pas la préférence des
mécaniciens el des chauffeurs les plus habiles et les plus
soigneux. Enfin, le fréquent renouvellement des baux mettant
en question la prolongation de l'administration actuelle d'un
chemin de fer, paralyserait l'émulation et réduirait probable-
ment l'entreprise aux stériles proportions d'une spéculation
passagère, dont les entrepreneurs chercheraient seulement h
retirer le plus de bénéfices possibles. Le service aurait d'ail-
leurs certainement à souffrir des changements d'administra-