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DES CUEMINS DE FER. 365 gistrent appartiennent à la banque ou à la spéculation, et leur nombre est très minime. Les capitalistes qui ont confiance dans une entreprise de cbemin de fer ne se, font pas scrupule de souscrire en même temps sur toutes les listes ouvertes dans le but de poursuivre la concession de cette entreprise. Par ce moyen, ils le disent eux-mêmes, ils sont certains d'être actionnaires, quelle que soit la compagnie qui res- tera adjudicataire. Les spéculateurs, par ce seul motif qu'ils veulent spéculer, agissent comme les capitalistes appartenant aux localités. Les souscriptions concurrentes qui, par leur ré- sultat sommaire, apparent sur le papier, présentent deux, trois ou même quatre capitaux pour un seul nécessaire à l'exécution d'un même chemin de fer, ne prouvent donc pas que ces capitaux soient réellement disponibles ; elles dé- montrent, au contraire, par la similitude de leurs éléments, qu'il serait difficile de recueillir pour ce cbemin des ressources plus considérables sans dépasser la proportion existante des ca- pitaux flottants, et sans causer les déplacements dont les fâcheux effets ont été indiqués. Il pourrait bien arriver d'ailleurs que, juslementpar ce motif qu'ils seraient plus largement sollicités, les capitaux privés se montrassent moins empressés de donner leur concours. La réalisation de cette fâcheuse éventualité compromettrait probablement la construction de nos chemins de fer ; elle aurait tout au moins pour effet de renouveler l'ajournement dont nous avons eu déjà tant à souffrir. Aux inconvénients si graves qui viennent d'être exposés, il faut ajouter d'autres inconvénients encore que produirait l'immense durée de concession, accompagnement inévitable de la construction absolue par les compagnies Une concession de quatre-vingt années équivaut presque à une aliénation réelle. Le cahier des charges, cette charte des compagnies concessionnaires, reste immuable pendant toute cette longue période. Les événements marchent, les habitudes