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              BULLETIN THÉÂTRAL.



Mmes MIRO, BEAUCOURT, MM. GODINHO, PONCHARD, Pour.-
 TIER. — ÃAGLIONI , BOCAGE ET LDCRÈCE. — LES SUR-
 PRISES, vaudeville de Scribe. —Mme FLEURY,— LE DIABLE
   A LYON.


    Enfin, nous en avons fini avec les débuts, et, partant, nous
 l'espérons, avec ces scandaleuses luttes où l'art n'entre pour
 rien, si l'on en juge par ceux qui s'y font les champions du
 public. Mme Miro et MIie Beaucourt sont venues l'une et
 l'autre avec leur incontestable talent combler deux lacunes
 dans fopéra et le ballet, et M. Godinho complète aujour-
 d'hui notre personnel lyrique. Si nous récapitulions les r i -
 chesses que possèdent ici les trois genres, nous trouverions
 en définitive que nul théâtre en France, après l'Académie
royale de musique, ne compte autant d'artistes de mérite
que notre première scène. Et pourtant la sévérité de nos
jugeurs augmente de plus en plus. L'état d'hostilité dans
 lequel on vit depuis quelque temps au Grand-Théâtre, a fait
 contracter à cette portion des spectateurs qui se posent en
 arbitres absolus, des manières et un ton qui éloignent les
 femmes de notre théâtre, et doivent donner aux étrangers
 une haute opinion de notre urbanité.
    Ces jours derniers, M. Ponchard et M.Poultier, son élève,
 ont fait faire à l'éducation musicale de notre public un pas
immense, en nous apportant une méthode exquise, une pro-
 nonciation parfaite, une voix facile et expressive, toutes
 choses dont nos crieurs publics, sous le nom de ténors, nous
 avaient tout à fait déshabitués. C'est à l'artiste à former le
 goût des masses; car il ne pourrait que se fourvoyer en se
 laissant aller à l'impulsion de la foule. La foule est tou-
jours la môme, ignorante et sotte ; elle n'a pas changé d e -
 puis Rivarol, Aussi qu*est-il arrivé aux disciples de Duprez,
 en sacrifiant à cette foule qui ne demande que certains éclats