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252                     LE P. BERAUl).

patrie donner un libre cours à ses larmes et à sa douleur ;
mais il se borna toujours à gémir sur son sort et sur celui
de ses confrères. J'ai vu ses confidents intimes, et ce sont des
citoyens respectables; ils lui rendent ce témoignage glorieux,
que jamais il ne lui échappa un murmure; il baissa la tête
sous la main qui le frappait, et porta la résignation jusqu'à
blâmer ceux des siens auxquels leur infortune arraehail des
plaintes. C'est dans ces moments désastreux, qu'on voit le
triomphe d'une vertu fondée sur la religion ; c'est alors qu'une
saine philosophie élève l'ame au dessus des revers. Le P. Be-
raud montra dans celle circonstance toute la sensibilité d'une
ame vivement affectée; mais en môme temps il nous fît voir
un sage que le malheur frappe et n'abat pas ; il trouva
dans lui-même le soulagement de ses maux, il s'enveloppa
de son innocence, et bientôt il poursuivit la route paisible dont
la tempêle l'avait écarté pour quelques instants ; les sciences
\inrent à son secours, l'étude lui présenta ses charmes, et it
ne fut pas entièrement perdu pour vous ; il trouva encore
quelque douceur à vous faire part de ses travaux.
   Dès les premières années de sa disgrâce, il vous fit passer
un Mémoire sur l'éclipsé annulaire du 1 er avril 1764, la pre-
mière de cette espèce qui ait été observée en France ; son but
était de prévenir les observateurs, et de les rendre attentifs
à certains phénomènes auxquels elle pouvait donner lieu, et
qui étaient capables de décider plusieurs points encore con-
testés parmi les astronomes.-
   Il dislingue d'abord l'éclipsé annulaire astronomique, et
l'éclipsé annulaire optique. Il donne une idée nette de la pre-
mière, apprend dans quelles circonstances elle doit arriver,
annonce qu'elle doil être telle pour la Bretagne, la Normandie,
la Picardie ; réfuie ceux qui nous avaient menacés d'une obs-
curité totale, et nous promet encore la septième partie des
rayons du soleil. Il marque aux astronomes la place de Vé~