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LE V. BE1UUD. 253 nus et de Mercure, les invitant à les observer. L'observation du baromètre et du thermomètre ne lui paraît pas indifférente, non plus que celle des taches du soleil, supposé qu'un heu- reux hasard en fasse apercevoir au moment de l'éclipsé. Jl passe ensuite à l'éclipsé annulaire optique, à laquelle il paraît avoir principalement destiné son mémoire. Cette espèce d'é- clipse est celle où le disque apparent de la lune étant égal à celui du soleil, et même plus grand, et où le disque du so- leil étant par conséquent entièrement caché par la lune, lors- que les centres sont dans la même ligne, on ne laisse pas d'apercevoir autour de la lune une couronne de lumière plus ou moins large. Ce fait singulier avait étonné les astronomes dans les éclipses de 1706 et de 1715. Dans la première, le disque de la lune surpassait celui du soleil d'environ 2 minutes 30 secondes ; et dans l'autre, d'une minute 34 secondes. Il fallut l'expli- quer. M.Cassini eut recours, en 1706, â la lumière zodiacale qu'il nous avait fait connaître, et personne n'osa pour lors appeler de la décision d'un pareil oracle, quoique des rai- sons solides s'offrissent pour la combattre. Le P. Beraud les l'ait valoir dans son Mémoire, et, après avoir réfuté d'autres explications aussi peu plausibles, il en vient à ce qu'il regarde comme la véritable cause du phénomène, savoir l'atmosphère de la lune. Il n'ignorait pas que les astronomes l'avaient re- fusée à cette planète ; mais peu frappé de leurs raisons, il en oppose qui lui paraissent décisives pour l'admettre, et con- clut que l'anneau optique de la lune est uniquement produit par la matière fluide qui environne son globe à peu près comme l'air enveloppe la terre, et qui, causant une réfraction dans les rayons solaires, leur procure une convergence qui les dirige vers nous. En 1768, le vœu de ses concitoyens, les instances de ses amis, sa propre inclination le rappellèrent dans sa patrie. Sa