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242 LE P. BERAUD. plus de dix ans, il ne se Hatte pas d'avoir atteint toute la précision qu'elle demande , tant il y a loin, dit-il, de la théo- rie à la pratique. Il n'a pas seulement eu égard à l'exacti- tude ; on voit même, par le détail des soins qu'il a pris, qu'il a cherché à lui procurer toute l'élégance dont un pareil ins- trument est susceptible. On peut dire qu'il a fait à ses suc- cesseurs un magnifique présent, en leur fournissant un ins- trument en grand, beaucoup plus sûr qu'un quart de cercle, pour déterminer l'obliquité de l'écliptique et ses variations, mesurer le cours du soleil et son mouvement en déclinaison, fixer le temps des équinoxes et des solstices, l'entrée du so- leil dans chaque signe, enfin connaître les réfractions qui élèvent les astres au dessus de leur position véritable; car tel est principalement le but qu'il s'est proposé dans son tra- vail, et elle a pour ces observations importantes toute l'exac- titude qu'elle peut avoir. Il fut principalement attaché à l'abbé de La Caille, en sa qualité de correspondant. Ce savant distingué, qu'un travail excessif a enlevé au milieu de sa carrière, avait pour lui une estime singulière et beaucoup de confiance dans son exacti- tude : lorsqu'il alla au cap de Bonne-Espérance pour y for- mer ce fameux catalogue de dix mille étoiles australes, dont il a enrichi l'astronomie, il invita spécialement le P. Beraud à faire à Lyon les observations correspondantes à celles qu'il devait faire lui-même à 2000 lieues de là , pour en conclure les parallaxes de Mars et de Vénus, et conséquemment leurs distances à la terre. Ils choisirent des temps peu éloignés de l'opposition, comme les plus favorables; et M. de La Caille ayant communiqué ses observations, le P. Beraud calcula, et nous donna pour la plus grande parallaxe de Mars, 27 se- condes 46 tierces, et pour sa moindre dislance de la terre 7429 diamètres terrestres. Je voudrais qu'il me fût possible de le suivre dans toutes