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                         DE SAINT JÉRÔME.                          "251
 aucun progrès delà religion dans l'église du Christ, se demandait,
 il y a bien des siècles, le prêtre Vincent ?
    Qu'il y en ait, certes, du progrès et qu'il y en ait beaucoup. Car
 où est l'être assez ennemi des hommes, assez haï de Dieu, pour
qu'il s'efforce d'empêcher cela? Mais il faut que ce soit vraiment un
progrès de la foi et non pas un changement. Ce qui, en effet, cons-
 titue le progrès, c'est que chaque chose s'agrandisse en elle-même ;
ce qui fait par contre le changement, c'est qu'une chose passe d'un
état à un autre. Il faut donc que l'intelligence, la science, la sagesse
de chacun comme de tous, d'un seul homme comme de toute l'Eglise
s'accroissent avec les degrés des âges et des siècles, qu'elles pro-
gressent beaucoup et extraordinairement, mais seulement en leur
genre ; à savoir dans le même dogme, dans le même sens et dans la
même pensée. Que la religion des âmes imite la condition des corps
qui, tout en déroulant et développant leurs membres avec le progrès
des ans, restent toutefois les mêmes qu'ils étaient. Si la figure hu-
maine se change par la suite en quelque figure d'un autre genre, si
l'on ajoute ou si l'on ôte au nombre de ses membres, il est nécessaire
ou que le corps entier périsse, ou gu'il devienne monstrueux, ou
tout au moins qu'il s'affaiblisse. De même aussi convient-il que !e
dogme de la religion chrétienne suive ces lois de progrès, c'est-
à-dire se consolide avec les années, se dilate avec le temps, s'élève
avec l'âge, qu'il reste cependant pur et sans tâche, qu'il se montre
plein et entier dans toutes les mesures de ses parties comme dans
tous ses membres et ses sens, en quelque sorte et qu'il n'admette nul
changement, nulle perte de sa propriété, nulle variation dans la défi-
nition. « Ainsi de Christ diminué, renouvelé, réduit presque à
l'état de grand homme philosophe, la foi catholique n'en veut pas
et n'en voudra jamais connaître.
   Quant aux rapports du prêtre avec les branches vraiment utiles
de la science, on comprend qu'ils doivent avoir un caractère spécial,
non vaniteux, sans passion, tout d'enseignement oral et de surveil-
lance. Le prêtre, ministre de Dieu, lui qui chaque jour tient en ses
mains et s'approprie l'Eternel, non point, comme le dit certain pan-
théisme, d'une manière vague, générale, par émanation, mais tout
entier dans sa chair et dans son sang, le prêtre doit savoir que de