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180 ! . - « . RONDELET. ce genre. L'importance du sujet mis en discussion servit en- core à enflammer son zélé : en un mot, il quitta tout pour chercher à reconnaître les véritables principes sur lesquels devait reposer la solution du problême. Toutefois, les calculs auxquels il se livra dans cette circonstance, ne furent d'abord que pour sa satisfaction particulière ; et il n'en eût sans doute retiré d'autres fruits que la découverte des erreurs dans les- quelles M. Patte était tombé, sans l'officieuse indiscrétion qui révéla l'objet de ses recherches à l'illustre auteur du dôme dont on niait la possibilité. Admis quelquefois à la table de M. Tronchin, fermier général, dont il était l'architecte, il eut un jour à s'expliquer sur l'incident que M. Patte venait de soulever, et qui faisait alors le sujet de toutes les conversations. La facilité avec la- quelle il s'exprimait sur une matière qui n'était pas à la por- tée de tout le monde, lui captivait l'attention générale. Séduit lui-même par l'intelligence parfaite qu'il semblait avoir des véritables éléments de cette contestation, M. Tron- chin l'invita à mettre en écrit les preuves et arguments avec lesquels il réfutait les prétendues démonstrations de M. Patte, pour les communiquer à son insu à Germain Soufflot, qu'il comptait au nombre de ses amis; M. Rondelet lui confia tout son travail. Soufflot le lut avec intérêt et se plût à y reconnaître l'œuvre d'un esprit aussi éclairé que solide, tout en souriant quelquefois de la véhémence du style, qui, sans ajouter à la force des preuves, décelait du moins dans l'auteur une con- viction vive et profonde. 11 désira ensuite le connaître, et l'ayant trouvé également versé dans la théorie et dans la pra- tique de son art, il s'empressa de le retenir près de lui, à des conditions aussi honorables qu'avantageuses. Dès ce moment, les relations les plus intimes ne cessèrent de régner entre deux hommes qui s'étaient si bien appréciés à la première vue.