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IV e ET Ve SIÈCLES. 127 conquérantes. II y avait sous les drapeaux d'Alaric un grand nombre de Goths, qui étaient chrétiens, mais engagés dans l'arianisme. Ceux-là peut-être, bien que l'esprit de secte ne dût pas les rendre fort bienveillants pour les Romains, trouvèrent dans leur croyance plus de modération, et le vainqueur, au moment où, prêt à entrer dans la ville, il en abandonnait les riches- ses à l'avidité du soldat, avait recommandé qu'on épargnât la vie des citoyens désarmés, et que les égli- ses des saints Apôtres Pierre et Paul fussent respectées comme des asyles et des sanctuaires inviolables. Il n'y en eut pas moins de nombreux égorgements ; Procope l'affirme (1), et nous voyons saint Augustin offrir aux Chrétiens des motifs de consolation pour la mort de ceux dont les cadavres restèrent sans sépulture (2). C'est aveejustice que les historiensecclésiastiqueSjOrose prin- cipalement, ont applaudi aux rares et extraordinaires exemples de vertu donnés par les Barbares pendantle sac de Rome; mais l'enceinte sacrée dti Vatican, et les églises des Apôtres ne pouvaient contenir qu'une très faible portion du peuple romain. 11 y avait à la suite d'Alaric beaucoup de soldats qui ne connaissaient ni la foi, ni peut être le nom du Christ; et, dans ces moments de licence effrénée, les Goths chrétiens oublièrent facile- rence peut s'expliquer par les mouvements successifs des différents corps d'une grande armée. (i) Procop. de Bello vandalico, i, 2, —Saint Jérôme parle de la mort de bien des frères et sœurs : Romanae urbis obsidio, midtorumque fralrum et sora- rum dormitio nuntiata est. Gomment, in Ezecli. lib. 1 pronem. — Mélanges, toni. ir, pag. 298. (2) Aug. de Civil. Dei, t, 10-12.