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108                   TABLEAU ET SAC DE ROME.

de domestiques, ces essaims d'eunuques dont elle s'en-
 toure (1). Le second se raille de cette ligne de sémi-
hommes qui devance la basterne, dans laquelle s'étale
une veuve au visage rebondi et vermeil (2) ; il recom-
 mande à Furia de ne pas imiter cette scandaleuse li-
berté des veuves (3).
   Daignaient-ils entrer dans un bain public avec une
suite de cinquante valets, ils s'annonçaient d'un ton
menaçant, et se faisaient impérieusement servir. Qu'ils
rencontrassent là quelque misérable agent de leurs
plaisirs, quelque rebut de prostitution, alors, c'étaient
des cajoleries et des louanges d'un ridicule immense,
à cause de leur excès. Ils évitaient orgueilleusement
les salutations de leurs concitoyens, et croyaient faire
une grande grâce que de donner à baiser leurs mains
ou leurs genoux. Quelquefois, ces héros entreprenaient
des expéditions plus hardies : ils visitaient leurs do-
maines, le plus souvent situés le long des côtes de la
Campanie (4), et se procuraient le plaisir d'une chasse,
dont leurs esclaves avaient toute la fatigue. Cela n'é-
tait pas, du reste, fort nouveau dans les moeurs ro-
maines. Pline le Jeune avait raconté, depuis longtemps
une journée en laquelle trois énormes sangliers furent
attirés et pris dans les filets, sans que le chasseur phi-
losphe eût été distrait de son étude (5). S'il arrivait
par hasard, surtout avec un temps chaud, que leurs

 ( i ) Chrysost. Homil. xx in Paul, ad liphes. v.
  (2) Lettres, tom. i, pag. 166.
  (3) Ibid., tom. m , pag, ifiii.
 (4) Martial. III. Epiijr. vin, 1.
 (5) Epis!. 1, fi.