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478         CONSPIRATION DE GRENOBLE EN 1 8 1 6 .
ment sous les yeux quelques faits affligeants et peu honorables.
M. Ducoin, dans son esprit de rigide impartialité, n'a pas plus re-
culé devant des noms qui appartiennent au parti vers lequel il pen-
che, que devant ceux qui lui furent ou qui lui sont hostiles. M. Jo-
seph Rey, le député Clausel de Coussergues, M. Amédée Gabourd,
la duchesse d'Àbrantès, M. Gros, M. Saint-Edme, qui ont diver-
sement parlé de la conspiration Didier, font l'objet de plusieurs
chapitres, dans lesquels l'auteur rend à chacun d'eux la justice qui
leur est due. Feu Alexandre Barginet, tour à tour Bonapartiste,
libéral, Orléaniste et Bonapartiste, avait fait quelque bruit avec le
nom de Didier; il ressort assez nettement du livre de M. Ducoin,
que M. Barginet savait très peu de chose, tout en feignant d'avoir
un secret qu'il voulait emporter dans sa tombe, ce qui lui eût trop
coûté.
   Les Mémoires de Peuchet sont hardis et francs, par là même
très curieux à interroger. M. Jules OUivier, parent du conspirateur,
avait projeté d'écrire son histoire, et n'a laissé que des notes; les
 papiers qu'il confia à l'amitié, sont en lieu inconnu. Un M. Jullien,
qui joua un rôle de mauvais rusé, ne fournit pas le chapitre le moins
piquant. Enfin, M. Crétineau-Joly, qui longtemps menaça Decazes
d'une terrible publication, et recula devant le singulier procès du
général Donnadieu, s'entend dire quelques vérités peu agréables,
 mais qui jaillissent du simple et inévitable exposé des faits, et qui
ont dû embarrasser l'auteur, mais après tout ne pouvaient rester
dans l'ombre.
   Si M. Auguste Ducoin n'épargne pas même les siens, il acquiert
bien le droit de parler franchement de ceux qu'il rencontre dans un
camp opposé. Les notes de son livre renferment quelques faits,
qu'il est utile peut être de remettre en lumière. Ainsi, pendant que
Fouché dressait ses listes de proscription du 24 juillet 1815, il fai-
sait secrètement remettre une indemnité à tous ceux qu'il bannis-
sait. Quatre cent cinquante-neuf mille francs furent distribués à ces
proscrits d'une nouvelle espèce, parmi lesquels figuraient : le maré-
chal Soult, les généraux Excelmans, Vandammes, Lamarque, Lo-
bau, Dejean, Hullin, etc. ; Boulay de la Meurthe, Thibaudeau, Mer-
lin de Douai, Arnault, Harel (plus tard directeur du théâtre de la