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             CONSPIRATION DE GRENOBLE EN 1 8 1 6 .               479
 Porte-Sainl-Martin ), Cauchois-Lemaire, et Teste, ex-agent spécial
de police à Lyon, en nos temps ministre des travaux publics. A
 l'exception de cinq, tous acceptèrent cette singulière prime, qui,
 pour quelques-uns, s'éleva an chiffre de 25 et 30,000 francs. Quel-
ques-uns de ces mêmes hommes,qui rédigeaient à Bruxelles le Nain
jaune réfugié, occupaient leurs loisirs à préparer en France une
révolution en faveur du prince d'Orange. M. Ducoin emprunte à
leur triste journal deux pages qui pourraient convaincre bien des
esprits que l'aspect des fourgons de l'étranger inspirait bien quelque
sympathie à des hommes qui en ont ensuite accusé d'autres, et se
sont ainsi reproché leur propre tort.
    Reste la conclusion du livre de M. Ducoin ; la voici en quelques
lignes, que nous détachons de l'Epilogue :
     « Louis-Philippe, duc d'Orléans, était-il la condition sine qua
non de l'entreprise de Paul Didier; en un mot, celui-ci n'était-il
qu'un séide du duc d'Orléans? Nous ne le pensons pas.
    « Louis-Philippe, duc d'Orléans, était-il le nom qui eût été pro-
clamé après la victoire? Oui. »
    L'ouvrage de M. Ducoin est un livre grave et réfléchi, si impar-
tialement mené que l'opinion politique de l'auteur s'y fait à peine
sentir. On se tromperait, si l'on prenait cette histoire pour un
écrit de calcul et de système. L'auteur a voulu s'élever au dessus
de ces mesquines passions, et écrire des pages qui, selon nous,
resteront comme le document le plus complet et le plus curieux
qu'on puisse avoir sur l'affaire de 1816. Grenoblois et écrivain po-
litique, exercé par plusieurs années de lutte, M. Auguste Ducoin
aura ainsi attaché son nom à un volume qui est remarquable comme
œuvre de style, et très important comme révélation, comme travail
historique.
                                          ¥.Z.   COI.LOMBET.