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                 ÉTATS-GÉNÉRAUX DE 1 5 8 8 .                439

 répondit qu'on lui faisait tort, et que les députés étaient
 trop bons Français pour solliciter sérieusement cette sépara-
 tion. Frappé, toutefois, des inconvénients qui résulteraient
d'un dissolution immédiate, le monarque provoqua une nou-
velle conférence, et demanda qu'il lui fût octroyé trois mil-
lions d'or pour sa maison, et deux millions pour les frais de
la guerre : il consentit à ce prix à la décharge des tailles
imposées depuis 1576, pour l'entretien des gens de guerre, et
de celles établies à la demande des provinces et des com-
munautés de quelques villes. Le montant de ces tailles était
d'environ 630,000 écus,donl 500,000 furent remis au peuple,
«I le surplus retenu pour des dépenses de garnisons. Le
roi accorda diverses autres réductions sur les droits qui frap-
paient certains objets de consommation, et la remise d'un
million 66,850 écus sur le principal de la taille ordinaire.
Ces dégrèvements, qui s'élevaient environ à huit millions de
livres, parurent insuffisants, et la promesse en fut froide-
ment accueillie. Cependant un grand nombre de députés
objectèrent que l'assemblée, en diminuant les revenus du roi,
coupait ou paralysait le nerf de la guerre, et l'on s'occupa
sérieusement de lui créer les ressources dont il avait besoin.
L'attitude menaçante des États et les promesses qu'on venait
de lui arracher avaient réduit ce prince h un tel discrédit,
que le service particulier de sa maison eût été immédiatement
interrompu sans les secours qui lui furent procurés. Le duc