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43t>                  ÉTATS-GÉNÉRAUX DE 1 5 8 8 .

 et cette démarche ne dut laisser aucun doute sur leur
 collusion. Ces menées accrurent l'irritation du roi, et l'on
 put alors pressentir que ces longs démêlés recevraient tôt
 ou lard une solution sanglante.
    Le duc de Guise n'avait pas attendu la réunion des États
pour démasquer ses projets audacieux. Quelque temps avant
celte assemblée, il avait circulé dans le public un écrit dans
lequel la loi salique était attaquée avec adresse, et où l'on
soutenait que les plus proches parents du roi par les femmes
devaient être préférés à ceux qui lui appartenaient dans un
degré plus éloigné par les mâles. C'était clairement désigner
 le duc de Guise, petit-fils de Renée, fille de Louis XII.
Dans une généalogie fabriquée en 1585, on faisait descendre
la maison de Lorraine de Charles, duc de la Basse-Lorraine,
qui avait dû succéder à Louis Y, son neveu, mais sur le-
quel Hugues Capet avait usurpé la couronne. « Mais on
n'en pouvait, dit Mézeray, si bien rapetasser les degrés qu'elle
ne passât deux ou trois fois en quenouille, et qu'on ne
fût contraint d'y forger des adoptions pour suppléer au dé-
faut de filiations naturelles. »
   Malgré les objections de ses partisans, le duc de Guise
n'avait pas cru devoir se refuser à l'hospitalité gracieuse
que le roi lui avait offerte dans son propre château ; toute-
fois il s'était entouré d'une escorte nombreuse de parents,
d'amis et de domestiques. Le roi avait pris, de son côté, ies
mêmes précautions : des querelles continuelles s'élevaient
entre les familiers des deux antagonistes, désignés dans le
public sous les noms de Réalistes et de Guisards, et les
combattants, dans la chaleur de l'action, pénétraient jusqu'à
l'antichambre du roi (l). Tout annonçait un dénouement
prochain. Le î décembre, jour de la Sainte-Barbe, soit par

  i) Davila, liv.   IX.