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342 AMENDE HONORABLE primitif de ces sociétés était évidemment de se perfection- ner dans l'art de tirer l'arc ou l'arquebuse. On disputait un prix, et le vainqueur était proclamé roi ; alors il recevait les hommages, les félicitations de chaque chevalier et devenait aussitôt le héros de la fôte. Quelques-unes de ces compagnies avaient été autorisées par lettres patentes de nos rois, et jouissaient d'assez beaux pri- vilèges. Celles qui existaient à Villefranche, sous les noms de Compagnie des Chevaliers du noble jeu de VArc et Compagnie des Chevaliers du noble jeu de VArquebuse, étaient de ce nom- bre. Instituées dès le XVe siècle, elles furent successivement autorisées par diverses lettres patentes, toutes confirmées par celles données au mois de janvier 1730, lesquelles furent e n - registrées au Parlement de Paris et en la Cour des Aides, les 14 et 23 avril 1731. Ces compagnies tiraient, chaque année, deux prix royaux, le premier et le second dimanche de mai. Messieurs les Maire et Echevins de Villefranche, capitaines nés de ces deux jeux, tiraient le coup d'honneur. Pour être proclamé vainqueur, il fallait atteindre et faire tomber un oiseau de fer ou de bois, placé dans les airs, au sommet d'une perche, et à une grande distance. Le roi, c'était le nom que prenait le chevalier ga- gnant le prix, outre les marques de distinction et de déférence que lui valait son titre de roi, jouissait, entre autres avanta- ges, de celui de ne payer aucun impôt pendant l'année. Le 25avril 1757, on vit entrera l'Hôtel-de-ville de Ville- franche M. Dubosl, roi du jeu de l'Arquebuse, M. de Cha- vanne de Servizay, chancelier du jeu, MM. Buiron, Ronjon, Cannard, Perrin, Désire, Macé, chevaliers. Ils venaient prier M. le Maire d'indiquer le jour ou l'oiseau de fer serait placé sur la perche, et de vouloir bien ensuite tirer le coup d'hon- neur. M. le Maire fixa le jour au 8 mai.