Revue du Lyonnais » série 1 - n°19 ( 1844 ) » pp.306

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 l'animation factice qui l'aurait un instant agitée, revien-
drait à son état normal, moins actif , il est vrai, mais plus
régulier et plus sûr. Cet inévitable revirement causerait à
beaucoup de fortunes des dommages d'autant plus onéreux
et d'autant plus pénibles, qu'ils seraient le résultat d'un chan-
 gement brusque dont les effets se manifesteraient sans transi-
 tion.
    Il serait imprudent d'exposer une ville intéressante à ces
perturbations funestes ; telle serait pourtant la conséquence de
l'interruption momentanée à Chalons du chemin de Paris à
 Lyon.
    L'exposé qui a été fait jusqu'ici des inconvénients et des
dangers qu'entraînerait l'ajournement de l'exécution du che-
min de fer de Chalons à Lyon est saisissant -, pourtant, il n'est
pas complet encore, il faut y ajouter le tableau des graves
préjudices que cette mesure fatale causerait à la ville de
Lyon.
    En l'état actuel des choses, Lyon, assise au confluent de
deux grands cours d'eau, se présente comme un centre géné-
ral duquel rayonnent des roules dans toutes les directions.
Cette heureuse situation appelle naturellement cette ville à
remplir le rôle d'un immense entrepôt commercial. Lyon
est pour la France ce que la France est pour l'Europe.
    Indépendamment de ses riches manufactures de soieries
qui ont fait sa célébrité et contribuent si puissamment à sa
richesse, la ville de Lyon exploite un commerce considérable
en vins, spiritueux, suifs, huiles, savons, sel, riz , coton en
laine, denrées coloniales, droguerie , bois de toute espèce et
fers. Ce commerce étend ses relations dans la majeure partie
de la France et compte une nombreuse et importante clien-
tèle dans la Suisse et dans quelques parties de l'Allemagne.
Lyon ne borne pas son action commerciale à pourvoir par les
ressources de son propre marché aux approvisionnements des