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DE CHALONS A LYON, 30?
contrées qui viennent d'être citées, elle reçoit encore en
transit et réexpédie dans le nord et l'est de la France, dans
la Sardaigne, la Suisse et l'Allemagne , des masses considéra-
bles de marchandises qui lui arriventde Marseille et du midi.
Cette complication favorable de commerce spécial et de com-
merce de transit donne d'immenses profits à la ville de Lyon;
elle a surtout le précieux avantage de fournir du travail à la
population ouvrière si intéressante de cette grande cité.
L'interruption à Chalons-sur-Saone du chemin de fer de
Paris , et l'ajournement de la continuation de ce chemin
jusques à Lyon, causerait un déplorable changement dans
l'organisation actuelle du commerce lyonnais.
L'établissement d'un chemin de fer a surtout pour but
d'offrir avantage aux intérêts existant, considérés dans leurs
rapports avec les intérêts généraux. Sauf de graves et im-
périeux motifs, une telle amélioration ne doit jamais négliger
les droits acquis, ni laisser en souffrance d'importantes lo-
calités. Ce principe concorde trop évidemment avec les b e -
soins et les intérêts de la prospérité générale, pour qu'il soit
besoin d'insister sur son importance et sur la nécessité de son
application. L'ajournement de la construction du chemin de
Chalons à Lyon serait certainement la violation implicite de
ce principe sacré.
Deux tracés, ou plutôt deux directions différentes se sont
pendant longtemps disputés la préférence pour le chemin de
fer de Lyon à Paris. L'un faisait passer ce chemin par les
vallées de la Saône et de la Seine, c'est-à -dire, par Cha-
lons et Montereau ; l'autre par le bassin de la Loire, c'est-Ã -
dire, par Saint-Etienne et Orléans. Après une lutte sourde,
mais persistante et sérieuse, le tracé par la Saône et la Seine
l'a emporté en principe. Mais le tracé rival ne s'est pas dé-
couragé -, il a continué à combattre pour le succès de sa cause,
son influence a contribué peut-être à l'ajournement de la