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                     DE CHALONS A LYON.                       291

communication, le long voyage de Trieste à Zurich et Bâle,
offre souvent une économie sur la voie fluviale. De même, le
commerce du littoral de l'Espagne passe en grande partie de-
vant Marseille pour aller à Gènes, et l'on a vu des esprits-de-
vin de la Catalogne arriver par cette direction à Genève, sur
les bords même du Rhône.
    « Les frais d'Alexandrie en Suisse par Trieste , présentent
une économie de 5 à 6 francs par 100 kilog. sur la voie de
Marseille. Liverpool expédie par le Rhin une forte partie des
cotons d'Amérique qu'emploie la Suisse, et pourtant la situa-
lion de cette ville ne devrait pas lui permettre de faire con-
currence à Marseille sur les marchés helvétiques.
   « Que sera-ce donc lorsque le gouvernement sarde et l'Au-
triche auront ouvert un chemin de fer de Genève à Turin, un
autre de Venise à Milan et de là vers Turin encore , un autre
de Vienne à Trieste ? N'est-il pas évident qu'alors nous serons
dépouillés du transit que la nature semblait nous avoir exclu-
sivement réservé?... »
   En présence de l'imminent danger que révèlent ces faits
d'une saisissante gravité, la France doit s'efforcer, à son tour,
de perfectionner ses voies de communication, de manière à
ramener sur son sol le courant commercial qui commence à
s'en détourner.
   La citation qui précède fait connaître la cause du mal en
même temps que le mal lui-même. L'emploi des voies fluviales
est plus onéreux que l'emploi des routes ordinaires par terre ;
c'est par ce motif que le commerce de transit tend à quitter la
France pour se donner à d'autres pays.
   Cette préférence paraît inconcevable au premier coup-d'œil;
elle se justifie lorsqu'on examine avec attention. Le transport
par les voiesfluvialesest exposé, surtout pour les longs trajets,
à des frais accessoires et à des relards forcés par l'effet desquels,
presque toujours, non seulement toute l'économie compa-