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 292                     CHEMIN DE FÉR

  rative entre le coût du transport par eau et le coût du transport
  par terre est absorbée, mais encore le coût général du voyage
  est démesurément augmenté. Les fontes de neiges, les grandes
 pluies, les sécheresses, les glaces, les brouillards imposent fré-
 quemment à la navigation des retards et même de longues in-
 terruptions. Les obstacles matériels qui naissent de ces causes
 sont les résultats d'une force majeure à l'influence de laquelle
 aucune force, aucune science humaine ne peuvent soustraire
 les fleuves. L'homme essaie en vain de soumettre ces cours
 d'eau à sa volonté ; ses succès, dans cette lutte , sont incom-
 plets et temporaires. Les digues, les barrages, les plantations,
 les draguages sont impuissants à régulariser le cours capricieux
 ou a niveler le lit des rivières ou des fleuves. Chaque crue
 vient combattre les entraves que l'on essaie d'imposer à l'im-
 pétuosité des eaux. Les digues, les plantations , les barrages
 sont entraînés, le thalweg creusé par la drague est com-
blé, des alluvions se forment, les rivages sont mutilés et
dévorés, des bancs de sable ou de gravier s'élèvent sur les
points où, la veille, étaient des eaux profondes ; des gouffres
tournoyants mugissent sur d'autres points où naguères l'eau
coulait tranquille sur un bas-fond. A ces moyens de combat
contre la volonté et contre l'œuvre des hommes, viennent en-
core se joindre, comme auxiliaires, les brouillards et les glaces
en hiver, les eaux basses en été, forces inertes qui ne détruisent
pas les ouvrages d'art imposés aux fleuves pour faciliter la na-
vigation, mais qui empêchent d'utiliser leurs effets.
   Depuis longtemps on s'est efforcé d'annuler à force d'art et
de persistance celle complication d'obstacles ; l'art et la per-
sistance ont dévoré des sommes immenses sans avoir pu obte-
nir de durables succès. Il faut donc renoncer à se faire illu-
sion sur les services que peuvent rendre les voies navigables.
Sans doute , il faut les entretenir en bon état, les améliorer
autant que possible ; mais il faut se résoudre à établir à leur