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DE L ' É G U S R DU SAINT-PAUL DE VABAX. 129 aperçoit encore : Infirmas artus baculo régente suslentans. La droite est levée dans le geste de l'élonnemenl ; la face est entièrement fruste. On ne peut méconnaître ici l'ermite Antoine égaré dans le désert, comme on va le voir par ce qui suit. Une autre figure occupe la droite du tympan relativement au spectateur, et se lie par ses gestes avec la précédente. Elle est entièrement nue ; une énorme barbe raide et pointue pend nu bas de sa face malheureusement mutilée; une main est (ournôe vers le religieux,^l'autre est tendue du côté opposé, comme pour désigner un objet qu'on n'aperçoit pas : dexterœ protensione manus cupiiuni indicat iter. Enfin, une petite queue et des pieds de chèvre complètent le signalement de ce monstre qui est évidemment un satyre, mais qui paraît n'avoir été placé icLque par méprise au lieu de l'Hippoeen- (aure dont parle saint Jérôme, et qui montra le chemin de la caverne de Paul à saint Antoine son visiteur. Le vers léo- nin gravé en grands et beaux caractères du XII e siècle autour du tympan, et en guise d'archivolte, emploie, il est vrai, le mol faunus que l'on peut prendre pour l'équivalent âcsatyrus, nous n'en persistons pas moins à voir là la scène de l'Hip- pocenlaure_; soit d'après la signification bien intelligible du bas-relief, soit d'après la légende£même qui l'entoure; il nous semble qu'après un instant d'examen, il ne peutpas y avoir le moindredoute à cet égard. ABBAS QVEREBAT (sic) PAVLVM FAVNVSQVE DOCEBAT. L'abbé cherchait Paul, et le faune lui enseignait (sa demeure). C'est là l'explication métrée et complète du bas-relief, ex- plication qu'on ne pourrait faire plus juste et en moins de mots. Il n'y a nul curieux, quelles que soient ses préventions ou son ignorance, qui, sans même chercher à se rendre compte du sens de notre bas-relief, ne convienne que le gesle