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130 OBSERVATIONS SUR UN BAS-RELIEF du faune ou satyre est bien celui d'un personnage qui indique à un autre son chemin. Quelques personnes essayant d'expliquer cette scène y ont vu la deuxième entrevue du saint avec les habitants merveil- leux du désert; et celte fois, en effet, ce n'était plus, comme la veille, un Hippocentaure, mais un satyre que le vénérable Antoine trouva dans sa roule. Ces archéologues ont vu dans l'animal monstrueux un emblème du paganisme mis en fuite par la croix, et, en conséquence, ils ont lu dans l'inscription de l'archivolte de notre portail : DOLEBAT, au lieu de DOCEBAT; le faune se plaignait, au lieu de enseignait. Celle version est insoutenable et tombe d'elle-même par plusieurs raisons. D'abord, il n'est point question, dans la Vie de saint Paul, des plaintes qu'An loi ne arracha au satyre. Au contraire, ce- lui-ci offrit au saint des fruits comme gage de paix, quasi pacis obsides, il avouait l'erreur ou la Genlilitê était tombée en honorant les faunes et satyres, vario delusa errore genti- lilas; et il était venu au devant du saint, comme député de ses semblables, le conjurant de supplier pour eux leur dieu commun qui, ils le savaient, était venu naguère sauver le monde, etc. 11 y a loin de ces paroles au désespoir d'un faux dieu dé- chu ; notre faune prend bravement son parti de la perte d'hon- neurs qu'il avoue n'avoir pas mérités, et il cherche a se faire agréer, lui et les siens, parmi les seclateurs de la nou- velle foi. Disons, en passant, que l'Afrique ou plutôt l'Ethio- pie, a été, de tout temps, regardée comme la terre classique des monstres; outre saint Jérôme, tous les naturalistes, depuis les temps les plus anciens jusqu'au XVIe siècle, admettaient la présence des satyres, des hippocentaures, etc. Parmi les déserls tropicaux des bords du Nil et du Niger ; sans attacher toutefois aucune idée religieuse ni surnaturelle à leur exis- tence, ils les regardaient tout simplement comme des habitants