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128 OBSKRVATIONS SUR UN BAS-RELIEF De même, au commencement de l'ère chrétienne, le ciel, idée vague et abstraite, s'il en fut, était presque toujours re- présenté par une figure de femme vue à mi-corps, et couvrant sa tète d'un voile, a l'aide de ses bras élevés. Les limites d'une simple note ne permettent pas d'apporter de nouvelles preuves à l'appui de cette assertion qui soulè- vera peut-être, quelques doutes parmi les personnes étran- gères à l'hisloire de l'art ancien. Mais, il doit nous suffire d'ajouter que nous avons pris ces exemples au hasard parmi une foule d'autres également concluants, que l'on peut trou- ver dans différents traités d'iconographie antique, profane ou chrétienne (1). Les (rois rinceaux élégants mais inqualifiables de notre bas- relief ne sont donc point de simples ornements de fantaisie, comme leur forme et leur dimension exiguë pourraient le faire supposer. Us sont, suivant nous, l'hiéroglyphe ou l'em- blème d'une forêt épaisse ; et la forêt elle-même est ici le symbole du désert; soit que les artistes du XII e siècle, auteurs de cette sculpture, n'eussent aucune notion de l'horrible sé- cheresse, de la morne ilpreté qui caractérisent la Thébaïde, soit que les types intelligibles et admis leur manquassent pour traduire aux esprits peu éclairés de l'Occident ce qu'ils sa- vaient sur la Haute-Egypte, soit enfin qu'un bois touffu leur parut le seul signe propre à exprimer l'idée du désert. Nous sommes donc au milieu du désert, et par une singulière rotation d'idées, des arbres figurent l'absence de toute végé- tation. A gauche du spectateur, une figure de moine revêtu du froc est représentée dans l'altitude de la marche. Sa main gauche, aujourd'hui mutilée, devait tenir un bâton que l'on (i) Voyez le Tableau des Catacombes de Home par Raoul Rochelle, xS37.