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           DE L'ÉGLISE DE SAINT-PAUL DE VARAX.                   127
connaissant, pressa le pas, et lui ayant demandé qui il était, reçut
de lui cette réponse : « Je suis mortel, et l'un des habitants du dé-
 « sert, que la Gentilité, abusée par diverses erreurs, honore sous
le nom de Faunes, de Satyres et d'Incubes. Je suis ici ambassadeur
de ma troupe. Nous te conjurons de supplier pour nous notre Dieu
commun, qui, nous le savons, est naguère venu sauver le monde,
et dont le nom a retenti par toute la terre.
   Après avoir lu ce passage, on comprendra facilement le
sens d'un bas-relief que nous allons décrire. Il se trouve dans
la face sud de l'église de Saint-Paul de Varax, département
de l'Ain, et occupe tout le tympan de l'archivolte qui sur-
monte à l'extérieur la porte latérale. Il est inutile de dis-
cuter ici l'âge de ce bas-relief. Il appartient au commence-
ment du XII e siècle, ainsi que l'église entière , c'est ce qui
est évident au premier coup-d'œil pour quiconque a la moin-
dre notion d'archéologie.
   Trois arbres ou plutôt trois rinceaux d'un goût tout-à-fait
bysantin partagent la scène en deux compartiments. Si l'on cher-
chaitdans ces branches fantastiques quelque intention d'imita-
tion matérielle, on tomberait dans une grave erreur. Dans toute
l'antiquité païenne, et ensuite dans la première période de l'art
chrétien qui lui emprunta un grand nombre de symboles, la
peinture ni la sculpture ne se préoccupèrent jamais du rendu
matériel dans les choses accessoires. Le lieu de la scène, par
exemple, était ordinairement figuré par un seul signe repré-
sentatif, souvent même on le symbolisait par une figure ou
un objet qui ne se rattachait qu'indirectement à l'idée que
l'on voulait exprimer. Ainsi, la belle statue de femme attri-
buée à Cléomènes, et, désignée sous le nom de Vénus de
Médicis, a été connue unanimement pour une Aphrodite
sortant de la mer, à cause du dauphin sculpté sur le rocher
qui la supporte ; bien que d'ailleurs l'idée de l'eau n'ait point
été rendue par l'artiste.