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80 DE LA PHRÉNOLOGIE. conséquent, mais vous ne serez pas dangereux. Dans ce livre trouveraient parfaitement sa place, ces phrases déplo- rables que nous ne transcrivons qu'à regret : « S'il existait un peuple dont l'organisation fut tout-y- fait défectueuse sous ce rapport (la théosopbie), il serait aussi peu susceptible d'idée et de sentiment religieux que tout autre animal. » « Il n'existe point de Dieu pour les êtres dont l'organisation n'est pas originellement empreinte de facultés déterminées. » Voilà pour la grande idée, l'idée archétype. Et ailleurs : « Imaginons une femme dans laquelle l'amour de la pro- géniture soit peu développé.... si malheureusement l'organe du meurtre est développé en elle, faudra-l-il s'étonner que de sa main, etc » Le phrénologue en dit tant que M. Flourens, le discou- reur parlementaire par excellence, ne peut plus résister à sa généreuse indignation, celle sainte colère lui fait trop d'honneur pour que nous ne fassions pas juger à nos lec- teurs à quelle source pure il en puise l'inspiration. Gall apostrophe les guerriers injustes et sanguinaires: « Que ces hommes si glorieux , qui font égorger les nations par milliers, sachent qu'ils n'agissent point de leur propre chef; que c'est la nature qui a placé dans leur cœur la rage de la destruction. » La nature ! M. de Maistre dit fort spirituellement, quelque part, qu'il ne connaît pas cette femme-là : c'est que Gall n'aurait ni pu, ni voulu se servir du mot de providence. La providence ne place rien de semblable dans les cœurs. Elle tolère les écarts de la liberté, les fait converger à leur insu vers son but, et voilà tout. « Eh non ! répond noblement M. Flourens, ce n'est pas là ce qu'il faut qu'ils sachent; car, grâce à Dieu, cela n'est pas. Ce qu'il faut qu'ils sachent, ce qu'il faut leur dire, c'est