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DE LA PHRÊNOLOGIE. 81 que, si la providence a laissé à l'homme la possibilité de faire le mal, elle lui a donné aussi la force de faire le bien. Ce qu'il faut que l'homme sache, ce qu'il faut lui dire, c'est qu'il a une force libre ; c'est que cette force ne doit point fléchir ; et que l'être en qui elle fléchit, sous quelque phi- losophie qu'il s'abrite, est un être qui se dégrade. » Nous douions que Gall eut résisté à une correction aussi énergique. L'honnête homme chez lui n'était pas d'accord avec le savant, et l'indécision de son esprit, que M. Flou- rens fait si bien ressortir, n'était peut-être que l'effet de la décision contraire de son cœur. Le reproche de maté- rialisme l'effraie ; il prétend y répondre par une assimilation de ses facultés avec celles de la philosophie ordinaire. La philosophie ordinaire, dit-il, divise également en facultés, et pourtant soutient l'unité essentielle de la substance pen- sante, qui m'empêcherait d'en faire autant ? II cherche donc à reconslruire une unité dans son système : mais c'est une reconnaissance forcée de la vérité, plus encore qu'une mau- vaise réplique, qu'un parallèle irraisonné. En effet, outre que c'est un démenti solennel donné à sa théorie première dans laquelle il divise et isole tout, celte ingénieuse subti- lité ne ferait pas disparaître la subordination de la pensée à l'organisation matérielle, essentiellement contingente, la suppression du libre arbitre, c'est-à -dire , la fatalité dans l'ordre moral. III. Jusqu'ici nous avons pu parler avec une certaine assu- rance , nous marchions sur le terrain commun des doctrines métaphysiques; mais, arrivé sur celui des doctrines physi- 6