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DE LA PHRÉNOLOGIE. 65
pas toujours un homme capable de poser avec une intelli-
gence doublement spéciale les deux termes de la formidable
équation, el de les conduire à la solution désirée, à la clarté
des deux flambeaux réunis du syllogisme et de l'induction.
A aucune doctrine, plus qu'Ã celle du docteur Gall, ne
pouvaient s'appliquer les précédentes réflexions : à aucun
autre homme, mieux qu'Ã M. Flourens, ne pouvait faire
allusion l'hypothèse qui les termine.
La Phrénologie est, en effet, une science qui a sa base
dans l'élude des organes; par là , elle tient à la famille des
sciences naturelles. Elle a, en second lieu, la prétention im-
plicite ou exprimée, mais du moins rigoureusement logique,
de modifier profondément le monde intellectuel et moral;
par là elle fait irruption dans les régions de la raison pure.
Sous ces deux points de vue son élude était difficile autant
que grande son importance. D'une part, elle nous pré-
sentait en forme d'un credo absolu et impérieux le bizarre
échiquier qu'elle a tracé sur le crâne humain; de l'autre,
elle se donnait à peine le soin de cacher les atteintes violentes
qu'elle projetait contre le libre arbitre. Son étrange origi-
nalité, ses résultais d'application piquants et pleins d'al-
traits, sa consanguinité incontestable avec le matérialisme de
l'époque de sa naissance qui se mourait alors, et tressaillait
à son lit de mort de se voir ainsi formuler et ressusciter, tout
se réunissait pour créer à cette nouveauté un règne de mode
incontestable. Né sous le ciel froid de .l'Allemagne, elle ac-
courut en toute hdte prendre son droit de bourgeoisie en
France, dans celle ville unique dans l'univers, où toutes les
opinions, bonnes ou mauvaises, viennent mendier leurs let-
tres de créance pour se produire plus avantageusement dans
le reste du monde. Malgré les précoces hérésies qui éclatèrent
entre les deux pères de la doctrine, son succès fut immense.
Les physiologistes acceptèrent des observations dont la jus-
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