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105 semblent en tirer leur origine. Ce cône granitique donne ses eaux à la Méditerranée et à l'Océan ; le Doux et la Cance, rivières du Haut-Vivarais, y prennent leur source et versent dans le Rhône ; trois autres rivières qui versent dans la Loire, arrrosenl le pays opposé. C'est sur ces élévations que j'ai trouvé la place originelle des roches brisées, des amas de blocs de granit que j'avais observé dans les régions inférieures. En comparant les morceaux que j'y avais recueillis , j'observai la ressemblance et l'ancienne connexion des parties.» Ainsi donc, il est constant que Giraud de Soulavie a r e - connu les faits capitaux du phénomène erratique, mais qu'il est demeuré dans l'impuissance de les expliquer avec le prin- cipe des causes actuelles, qu'il n'a eu d'autre ressource que celle de forces inconnues, et qu'enfin un peu plus de har- diesse ou de grandeur dans les vues l'eussent amené à dire, avec un autre observateur de son temps, le P. André de Gy : il a fallu une cause générale, uniforme, violente et prompte pour arranger la surface de la terre comme elle l'est à pré- sent. Essayons maintenant de généraliser ces premiers aperçus. Entre Mende et Langogne, une chaîne qui s'étend de l'est à l'ouest, depuis le Grand Tanargue jusqu'aux montagnes d'Aubrac, sépare l'Allier qui est le plus étendu et le plus m é - ridional des affluents de la Loire, d'avec le Lot, qui est l'un des plus longs affluents de la Garonne. Celle chaîne se rat- tache, avec quelques inflexions, aux monts Margerides, au Cezallier, au mont Dore d'Auvergne et au Cantal, en s'allon- geant vers le N. 0 . jusqu'aux confins du Limousin el en conti- nuant toujours à établir la démarcation des eaux des deux fleuves océaniques. C'était donc autour de cette dorsale qu'il fallait chercher les points de dépari des courants diluviens. Sur le versant sud, les deux chaînes granitiques de la Lozère et de celle du Tanargue à laMargeride, surgissent en face l'une