page suivante »
479 « Il appartient, dit-il, à la famille naturelle de solanées, remarquable par l'activité de ses propriétés. À côté de ce vé- gétal, se groupent des poisons énergiques : la belladonna, la jusquiame, le datura stramonium, etc. II renferme deux prin- cipes la nicotine et la nicotianine. La première peut empoisonner le chien le plus vigoureux, à la dose de quelques centigrammes; la seconde est très vénéneuse et produit r a - pidement l'empoisonnement. » Parmi les poisons violents qui composent la famille des solanées et servent d'escorte au tabac, M. le docteur a oublié entre autres plantes, par exemple : le piment, la tomate (O), assaisonnements connus de tout le monde ; la douce-amôre, que l'on conseille aux poitrinaires lymphatiques, et la simple (O) Ne dites pas : Le docleur a oublié le piment, les tomates. Il y a là un etc. qui prouve que j'aurais pu citer encore un grand nombre do poisons appartenant à cette famille, dont cependant on peut tirer bon parti. Quant à la pomme-de-terre, elle fait exception à la règle; et encore faites bien attention que ses feuilles et ses fruits ne sont pas très innocents; quant à son tubercule, vous savez qu'elle seule le possède, et que ce n'est ni un fruit, ni une racine, c'est une pro- duction qui ne se trouve dans aucune autre espèce, et dont les bien, faits semblent destinés à nous consoler des vices et des méfaits do sa sœur aînée, la nicotiane.il se trouve quelquefois de bien mauvais sujets dans les familles, il faut bien, par compensation, qu'il y en ait un bon dans une mauvaise; témoin cette ciguë qui vient déparer la belle famille des ombelles, et qui cependant est sœur de Yangélique. Au reste, toutes les deux offrent des destinées bien différentes. L'une, la parmentière, a sauvé le genre humain; l'autre, le détériore. Parmentier a eu beaucoup de peine à faire triompher la pomme-de-terro, malgré ses bienfaits et ses bonnes qualités. J'en aurais bien davantage, moi, si je voulais faire triompher mes idées, malgré les mauvaises qualités de la nicotiane. G. M.