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453 La Syrie est comme un pont jeté enlre l'Asie et l'Afri- que. Ce passage était aussi uue grande route pour les peu- ples, et tous les conquérants, soit de l'Asie mineure, soit de l'Egypte, ont cherché à s'en emparer. Jetons, d'abord, un coup d'oeil sur la géographie et l'ethno- graphie de la vallée du Rhin. Le bassin d'un fleuve, le domaine d'un fleuve ou le système d'un fleuve présente une unité physique avec des caractères individuels bien marqués. Ordinairement les deux flancs d'une vallée se ressemblent entre eux, bien mieux que les deux versants de l'une des chaînes qui la limitent. On ne peut donc découper et morceler arbitrai- rement le bassin d'un fleuve. Lorsqu'un peuple vient s'établir dans un pays, place-t-il son domicile sur la créle aride etinculte des montagnes ? Non, certainement : les différentes peuplades construisent leurs premières demeures dans les vallées et à la proximité desfleuves.A mesure que la population s'accroît, les habita- tions s'élèvent progressivement et les populations des vallées voisines se rencontrent sur le sommet des chaînes, où elles sont longtemps en contact sans se mélanger. A deux lieues de distance, on ne trouverait plus ni le même physique, ni le même caractère, ni le même langage. Les Alpes nous en fourniraient une foule d'exemples. Nous en trouverions aussi dans l'intérieur de la France, là où les populations différent et par leurs caractères physiognomoniques et par leurs patois. Ainsi, les chaînes de montagnes et quelquefois seu- lement des lignes de partage peu élevées tracent les limites des productions végétales, des populations, des lan- gages et des mœurs. Cette règle n'est cependant pas ab- solue, elle est quelquefois modifiée dans le cas où les chaî- nes qui bordent la vallée sont peu élevées et lorsqu'en mê-