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454 me temps le fleuve qui la parcourt est large ou rapide; mais par les progrès de la civilisation il cesse un jour d'être une frontière; il devient, au contraire, un moyen prompt et facile de communication et de rapports entre tous leâ habitants de la vallée. Cette loi est surtout modifiée par l'envahissement d'une race prédominante, par la volonté des peuples, et temporairement par la conquête. Si nous appliquons ces données à la vallée du Rhin, nous trouverons des exemples et de la règle et des exceptions. Nous reconnaîtrons que, dans la partie supérieure et mo- yenne, là où les montagnes sont assez élevées, il n'y a pas à hésiter sur les limites naturelles. Cette partie est entière- ment occupée par la race allemande caractérisée par la nationalité germanique. Au contraire, dans la partie infé- rieure de ce bassin, les montagnes s'effacent et les fleuves deviennent prédominants. Dans ces plaines, les diverses ra- ces ont souvent lutté,, se sont mélangées; il en est résulté des langues mixtes; on ne peut plus tracer des limites bien déterminées. Tout est vague, et les conquêtes suc- cessives ont établi d'autres frontières. Quant à ces dernières, la volonté des peuples et les intérêts politiques, peuvent seuls décider si elles seront durables ou temporaires. La plus grande partie de la vallée du Rhin est donc alleman- de, par la physionomie de ses habitants, par leur langage, par leurs mœurs. En appliquant ces mêmes principes au territoire du Rhô- ne, nous reconnaîtrons, qu'à l'exception d'une petite éten- due de la portion la plus élevée, la vallée de cefleuve,avec tous ses aboutissants, est éminemment française. 11 n'y a pas à hésiter en un seul point. Partout la crête des Alpes sépare la nationalité française de la nationalité italienne : Il n'y a ici aucune cause modificatrice et les portions qui ont été, arbitrairement et contrairement à la nature, accolées