Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                              368
si nécessaires. Elle rechercherait bien vite, selon son habitu-
de , à dominer exclusivement chez ses hôtes, à les asservir à
ses insatiables manufactures , et à monopoliser leur exploi-
tation.
    On comprend tout ce qu'une telle complication aurait de dé-
favorable pour la France; et cependant, la politique habile de
l'Angleterre ne se bornerait pas à porter seulement ces coups
funestes à notre commerce extérieur, elle chercherait encore
à détruire notre commerce de transit, cette branche si im-
portante de la prospérité de notre pays. Elle ne serait que
trop bien secondée dans l'exécution de ce désastreux projet
par l'arrangement naturel des faits, qui déjà tendent mal-
heureusement à se coordonner avec l'organisation nouvelle
qu'elle tenterait d'établir.
    Il arrive en effet que, pendant les déplorables hésitations
qui entravent en France l'exécution des chemins de fer, les
gouvernements de l'Allemagne et de l'Italie, plus habiles et
mieux inspirés,couvrentces contrées de rail-ways, et appellent
 ainsi au détriment de la France, les marchandises dont le
 transit s'opère par ce pays. ïrieste et Venise forment la tôle
 d'un enchaînement dn chemins de fer, de fleuves faciles et de
 canaux, qui desservent la Suisse, l'Allemagne et la Belgique;,
 et pourront bientôt conduire jusques dans les ports de la mer
 Germanique les marchandises destinées au commerce anglais.
    En présence d'un tel avenir, si la France restait indifférente
 et inactive, elle compromettrait de la manière la plus déplo-
 rable sa prospérité commerciale, et la propondérance de sa
 nationalité. Car lors môme que, se hâtant de compenser le
  temps perdu, elle se couvrirait à son tour de chemins de fer,
  de manière à rivaliser avec ses nouveaux concurrents, elle
 devrait désespérer de recouvrer ses avantages. N'esl-il pas
  évident, en effet, que si, au détriment de la France, l'Angle-
  terre possédait les grandes routes de l'Inde, elle saurait assez
  habilement exploiter les sympathies et le sentiment d'intérêt
  personnel de nos voisins du nord, pour les déterminer à pro-