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362 simultané de l'ambition de l'Angleterre et de la France qui ont également besoin de réaliser cette ambition pour assurer leur avenir. On a vu quels avantages l'Angleterre obtiendrait de la pos- session de cette voie nouvelle, qui lui éviterait le long et dan- gereux détour par de là le Cap de Bonne Espérance pour ses voyages aux Indes-Orientales. Il serait inutile de revenir sur ce point dont la vérité n'a pas besoin d'être démontrée; mais il est nécessaire peut-être, pour faciliter l'exacle appréciation des faits, de préciser combien les intérêts de la France sont gravement engagés dans cette subdivision importante delà question d'Orient. 11 fut un temps , et il y a cent ans à peine , nous possédions dans l'Inde une influence révérée, de riches établissements et un commerce considérable et prospère. Une complication de circonstances funestes commença la ruine de nos établisse- ments et de notre influence , les intrigues et les violences bri- tanniques achevèrent l'œuvre; et enfin les comptoirs français, réduits au nombre le plus minime et au rôle le plus secondai- re , laissèrent le champ libre à leurs heureux rivaux. Depuis ce moment fatal, l'Angleterre règne sur l'Inde en maîtresse presque absolue. Ce n'est pas ici le lieu de rechercher quelles justes espéran- ces la France pourrait concevoir de participer un jour à celte domination précieuse sur les contrées indiennes , ou du moins , ce qui serait plus rationnel et plus conforme aux prin- cipes de la politique française régénérée^ d'établir un commer- ce réciproquement avantageux avec ces provinces affranchies du joug britannique. Il faut seulement examiner quel coup fatal éprouverait la France , si l'Angleterre ajoutait au mo- nopole des Indes le monopole des chemins nouveaux condui- sant à ces contrées. Il est évident que l'ambition anglaise ne se contenterait pas de posséder seulement, dans la Syrie et dans l'Egypte, les li- gnes utiles pour l'établissement des deux routes qui lui sont