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265 et cette piquante réflexion de Cicéron, au sujet des présages : Nam si ista sequimur, quod Platonis Poiitiam nuper apud me mures corroserint, de republica debui pertimescere ; aut,si Epicuri liber de voluptate corrosus fuisset, putarem annonam in macello cario- rem fore (i). J'ajouterai que macellum se disait aussi figurément des vivres qu'on vendait à ce marché, comme dans les vers suivants deManilius(2). Numidarum pascimur oris, Phasidos et damnis. Arcessitur inde macellum, Vnde aurata novo convecta est œquore pellis ; ainsi que dans ceux-ci de Martial (3) : Vives, et ex omni posila est instrucla macello Cœna, tibi etc. Enfin, je ferai observer que Martial a donné à ce mot une terminai- son masculine (4). Hic pretiosa famés, conlurbatorque macellus. Macellum n'appartenait point à la langue des Grecs, si l'on s'en tient surtout à l'origine que lui donnent Festus et Varron. Mais ils l'adoptèrent aussi à l'époque de la domination romaine, comme une foule d'autres expressions latines d'un usage journalier : en chan- geant simplement la désinence, ils en firent MxY.eiùov C'est dans saint Paul que nous trouvons pour la première fois ce terme , au verset que la Yulgate rend ainsi ; Ornne quod in macello venit man- ducate, nihil interrogantes propter conscientiam (5). Plus tard, (1) De Divin. II, 27. (2) Astronomie. V, v. 370. (3) Epigr. X, 59, v. 3. (4) Ibid. X, 96, v. 9. (5) I Cor. X, 25. — Le texte de l'Apôtre n'a rien de commun avec les préceptes ecclésiastiques du jeûne et de l'abstinence : il se rapporte simple- ment à la prohibition des viandes immolées aux idoles, etc. Son but est de prévenir un scrupule excessif à vérifier l'origine des comestibles mis en vente dans les marchés.