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et cette piquante réflexion de Cicéron, au sujet des présages : Nam
si ista sequimur, quod Platonis Poiitiam nuper apud me mures
corroserint, de republica debui pertimescere ; aut,si Epicuri liber
de voluptate corrosus fuisset, putarem annonam in macello cario-
rem fore (i). J'ajouterai que macellum se disait aussi figurément
des vivres qu'on vendait à ce marché, comme dans les vers suivants
deManilius(2).
                          Numidarum pascimur oris,
          Phasidos et damnis. Arcessitur inde macellum,
          Vnde aurata novo convecta est Å“quore pellis ;

ainsi que dans ceux-ci de Martial (3) :
          Vives, et ex omni posila est instrucla macello
             CÅ“na, tibi etc.

Enfin, je ferai observer que Martial a donné à ce mot une terminai-
son masculine (4).
          Hic pretiosa famés, conlurbatorque macellus.

   Macellum n'appartenait point à la langue des Grecs, si l'on s'en
tient surtout à l'origine que lui donnent Festus et Varron. Mais ils
l'adoptèrent aussi à l'époque de la domination romaine, comme une
foule d'autres expressions latines d'un usage journalier : en chan-
geant simplement la désinence, ils en firent MxY.eiùov C'est dans
saint Paul que nous trouvons pour la première fois ce terme , au
verset que la Yulgate rend ainsi ; Ornne quod in macello venit man-
ducate, nihil interrogantes propter conscientiam (5). Plus tard,


   (1) De Divin. II, 27.
   (2) Astronomie. V, v. 370.
   (3) Epigr. X, 59, v. 3.
   (4) Ibid. X, 96, v. 9.
    (5) I Cor. X, 25. — Le texte de l'Apôtre n'a rien de commun avec les
préceptes ecclésiastiques du jeûne et de l'abstinence : il se rapporte simple-
ment à la prohibition des viandes immolées aux idoles, etc. Son but est de
prévenir un scrupule excessif à vérifier l'origine des comestibles mis en vente
dans les marchés.