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Tantôt, se mariant aux soupirs de la nuit,
Au vent dans les forêts où court un léger bruit,
C'est une harpe d'or dont la corde divine,
Comme un luth d'Eolie et se plaint et tintine ;
Tantôt c'est la chanson des rustiques pasteurs
Rassemblant leurs troupeaux èpars sur les hauteurs ;
Ou le blond ménestrel aux folâtres cadences
Animant, sur le sol, les rondes et les danses;
Ou la vierge rêveuse au front doux et penché,
Que l'amour de son aile, en passant, a touché,
Et qui redit, le soir, à la lune attentive
Les secrets de son ame inquiète et plaintive,
L'absence, peine amère! ou l'ivresse du cœur;
La joie et le baiser, le rire et le bonheur!



                         VIII.


Mais voilà que soudain sous la main qui l'amène,
L'instrument inspiré jette un chant plus sublime :
11 frémit, il mugit, comme sous l'ouragan,
Mugit le flot des mers qui bondit écumant;
Puis on entend de loin comme des cris d'alarmes
Répondre, dans les airs, au choc strident des armes,
Et d'horribles clameurs, avec des bruits de chars
Et d'hommes poursuivis fuyant de toutes parts ;
La mêlée d'abord, puis après la déroute !
Et sous un ciel en deuil, vaste et funèbre voûte
Qui de silence et d'ombre enveloppe les rangs,
S'exhalent dans la nuit les plaintes des mourants...
Et le jour, sur les monts, reparaît • — Jour de gloire î