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245 Y. Puis, comme aux temps anciens, ce pétrisseur d'argile Qui pour donner une ame à son œuvre fragile, Vint, un jour, dérober les rayons du soleil, Semblable à Promélhée, au vieux Titan pareil, On dirait qu'au retour de son hardi voyage, Saisissant l'instrument laissé sur le rivage, Et sur sesflancsmuets jetant un œil de feu, Le contemple un instant et comme eût fait un dieu, Comme s'il lui versait la flamme au ciel ravie, Il a dit du regard : « Je te donne la vie 1 « Au contact de mes doigts tes cordes répondront; « A mes ordres, sous eux, tes fibres vibreront, « Comme vibre le cœur quand, jeune et plein d'extase, « Il palpite et répond au souffle qui l'embrase 1 « Qu'en toi chante une voix aux sons divins et tels « Qu'il n'en sortit jamais des lèvres des mortels; « Qu'il naisse en toi des sens, un suave langage « Où la pensée en feu rayonne dans l'image, « Et qu'Iris dans le ciel, et sur le sol les fleurs « Pâlissent à l'éclat de tes vives couleurs ! ». VL Et les peuples partout, — l'Italie elle-même Qui du chant sur son front porte le diadème, —