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 du peuple; il accusa les riches et les marchands d'être insen-
 sibles à la misère du peuple et de s'engraisser de ses sueurs.
 Ce langage extraordinaire dans la bouche d'un magistrat (1),
 causa une grande agitation dans l'auditoire, et tout le conseil
 resta convaincu que Pignon n'était qu'un intrigant capable de
se porter aux derniers excès.
    La république avait été proclamée, teinte du sang d'un roi
 faible^ mais vertueux. Tous les partis différents qui avaient
 contribué au renversement de l'ordre social, commençaient à
s'entre-déchirer. Lyon s'était soustrait à l'oppression tyran-
 nique du parti qui dominait la Convention. Soixante dépar-
tements menaçaient de faire de même. Une députalion de
quatre commissaires., envoyée parles sections réunies de
Lyon, se rendit le 17 juin à Saint-Etienne, afin de remercier
ses habitants de la sympathie qu'ils avaient témoigné pour la
cause lyonnaise et de les disposer de plus en plus en faveur
du fédéralisme. Une commission composée de députés choisis
dans tous les districts du département se réunit bientôt dans
le chef lieu pour prendre des mesures de défense. Elle avait
adopté la suscription suivante : République une et indivisible,
résistance à l'oppression; représentation nationale une et en-
tière (2). M. l'abbé Combry, curé du Chambon, auteur d'un
charmant poème, intitulé la Capucinade, fut nommé membre
de cette commission, ainsi que M. Richard, avoué, procureur


   (1) Il était juge au tribunal du district.
   (2) La plupart des historiens du siège de Lyon qui ont écrit sous les im-
pressions de la restauration, M. Coignet, de Saint-Chamond, lui-même,
auteur d'un beau poème dithyrambique, couronné en 1825 par l'Académie
de Lyon, porteraient à croire que cette ville n'avait eu en vue que le
rétablissement de la royauté. Tous les actes ostensibles de l'époque prou-
veut jusqu'à l'évidence que la majorité des habitants de Lyon, quoique les
principaux chefs eussent une arrière-pensée, ne voulait point le renver-
sement du pouvoir établi, mais avait pris les armes pour repousser des
assassins.