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190 de la commune de Saint-Etienne, qui en devint même le pré- sident temporaire. L'administration départementale avait appris que les Jaco- bins avaient excité un soulèvement à Saint-Etienne ; qu'un détachement de cinquante dragons de Lorraine, caserne dans le couvent des Capucins, avait été attaqué par le peuple; que l'autorité et la garde nationale avaient eu beaucoup de peine à rétablir la tranquillité. Ces nouvelles déterminèrent l'occupa- tion de Saint-Etienne, à cause de sa manufacture d'armes, ainsi que celle du Forez, pour l'approvisionnement de la place de Lyon, en cas de siège. Le 12 juillet, 1,200 hommes de bonne volonté partaient de Lyon pour Saint-Etienne, précédés de quatre pièces de cam- pagne, pendant qu'une autre brigade de huit cents hommes se rendait à Montbrison par Duerne. Les deux députés giron- dins , Biroteau et Chasset, sont à la tête de la première co- lonne, qui entre à Rivede-Gier sans obstacle. Il y eut là quel- ques pourparlers avec le district de Saint-Etienne qui ne sym- pathisait pas avec la cause lyonnaise, ou peut-être qui, plus clairvoyant, craignait les conséquences d'une occupation mi- litaire, ainsi que les chances d'une résistance au pouvoir de la Convention. Le président Trablaine, au nom de ce con- seil, avait intimé à la colonne lyonnaise l'ordre de rétrograder. Le représentant Lesterpt-Beauvais, agent du gouvernement près la manufacture d'armes, et Girondin lui-même, avait été chargé de ce message. Il rapporta au district la réponse du commissaire Rousseau, par laquelle les Lyonnais protestent de leurs bonnes intentions, déclarent « ne venir que pour assurer la paix, le règne des lois, le respect aux personnes et aux propriétés, et, en cas d'aggression, rendent responsables du sang qui sera versé ceux entre les mains de qui est l'au- torité. » La colonne expéditionnaire éprouva quelque résistance d'un poste de la garde nationale, à la porte de Saint-Cha- mond. Elle eut bientôt franchi cet obstacle et reçut un accueil