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lui rendit un autre hommage que celui d'une stérile ad-
miration.
    Au commencement de l'année 1793, les séances de la mu-
nicipalité étaient publiques ; une assemblée générale avait
lieu une fois par semaine, dans une salle du couvent des Mi-
nimes, où l'on s'entretenait des affaires communales.
    Ces séances étaient quelquefois très orageuses, à cause des
différentes opinions qui s'y produisaient. Les Jacobins décla-
maient dans leur club et dans les lieux publics, non-seulement
contre les nobles et les prêtres,, mais encore contre les riches et
les marchands; ils allaient jusqu'à parler de l'utilité d'une loi
 agraire et du partage général des biens. Ne pouvant trouver
contre ceux dontla position sociale les inquiétait un motif d'ac-
cusation, ils leur supposaient l'intention de vouloir renverser
le gouvernement établi. M. Praire-Royet fui particulièrement
en butte à leurs imputations. Comment les repousser et les dé-
 truire ? La ville ne possédait pas de journaux ; le maire crut
 devoir répondre aux diatribes dirigées contre lui, dans une
 séance publique de la municipalité.
    Après avoir protesté de son attachement au gouvernement,
 il se plaignit vivement de ces intrigants qui cherchaient à dé-
 considérer les autorités constituées, en calomniant leurs in-
 tentions; qui prêchaient la violation des lois, sous le prétexte
 de venir au secours de la classe ouvrière ; il déclara que tant
 qu'il serait à la tête de l'administration, il se ferait un devoir
 de veiller au respect de la propriété, à la sûreté des personnes;
 il signala comme des citoyens dangereux ces hommes qui
 proposaient le renversement des principes tutélaires de l'ordre
 social, et s'animant par degrés, il désigna le citoyen Pignon,
 présent dans l'auditoire, comme l'un de ces hommes qui, par
 leurs discours anarchiques, cherchaient à armer les citoyens
 les uns contre les autres.
    Pignon apostrophé voulut répliquer ; mais au lieu de cher-
 cher à se justifier, il attaqua l'administration avec une nou-
 velle fureur ; il lui reprocha de ne rien faire pour le bonheur