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188 lui rendit un autre hommage que celui d'une stérile ad- miration. Au commencement de l'année 1793, les séances de la mu- nicipalité étaient publiques ; une assemblée générale avait lieu une fois par semaine, dans une salle du couvent des Mi- nimes, où l'on s'entretenait des affaires communales. Ces séances étaient quelquefois très orageuses, à cause des différentes opinions qui s'y produisaient. Les Jacobins décla- maient dans leur club et dans les lieux publics, non-seulement contre les nobles et les prêtres,, mais encore contre les riches et les marchands; ils allaient jusqu'à parler de l'utilité d'une loi agraire et du partage général des biens. Ne pouvant trouver contre ceux dontla position sociale les inquiétait un motif d'ac- cusation, ils leur supposaient l'intention de vouloir renverser le gouvernement établi. M. Praire-Royet fui particulièrement en butte à leurs imputations. Comment les repousser et les dé- truire ? La ville ne possédait pas de journaux ; le maire crut devoir répondre aux diatribes dirigées contre lui, dans une séance publique de la municipalité. Après avoir protesté de son attachement au gouvernement, il se plaignit vivement de ces intrigants qui cherchaient à dé- considérer les autorités constituées, en calomniant leurs in- tentions; qui prêchaient la violation des lois, sous le prétexte de venir au secours de la classe ouvrière ; il déclara que tant qu'il serait à la tête de l'administration, il se ferait un devoir de veiller au respect de la propriété, à la sûreté des personnes; il signala comme des citoyens dangereux ces hommes qui proposaient le renversement des principes tutélaires de l'ordre social, et s'animant par degrés, il désigna le citoyen Pignon, présent dans l'auditoire, comme l'un de ces hommes qui, par leurs discours anarchiques, cherchaient à armer les citoyens les uns contre les autres. Pignon apostrophé voulut répliquer ; mais au lieu de cher- cher à se justifier, il attaqua l'administration avec une nou- velle fureur ; il lui reprocha de ne rien faire pour le bonheur