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Peut-être serait-on fondé à en reconnaître deux autres espèces dans
ce vers de Martial (l) :
           Quod major nobis charta, minorque gerit.

  Dans les Apophoreta du même poète, on trouve aussi l'épigramme
suivante, intitulée charta majores (2) :
              Non est mimera quod putes pusilla,
                Cum donat vacuas poeta chartas ;

et celle-ci, qui a pour titre chartœ epîstolares (3) :
              Seu leviter nolo, seu caro missa sodali
                Omnes ista solet charta vocare sitos.

   Mais le papyrus n'était pas la seule espèce de feuilles à écrire
qui fût en usage aux époques avancées de l'antiquité grecque et
romaine. On connut alors aussi cette peau préparée qu'on appelait
membrana, et plus spécialement pergamena, du nom de la ville
de Pergame où elle avait été inventée, et qui,plus tard fut employée
presque exclusivement, pendant une partie du moyen-âge, puis dont
le nom primitif s'est conservé dans la dénomination française de
PARCHEMIN. Varron, cité par Pline (4), raconte que cette invention
eut lieu dans un moment de mésintelligence, ou de jalousie, entre
les roi Ptolémée et Eumène : Mox œmulatione circa Mbliothecas
regum Ptolemœi et Eumenis, supprimente chartas Ptolemœo,
idem Varro membranas Pergami tradidit repertas. La vérité de
cette anecdote a été contestée par des savants modernes; non
peut-être sans des raisons fort plausibles du moins (5). Il paraît
cependant qu'elle était très-accréditée ; et à une époque où elle
était déjà de l'histoire ancienne, saint Jérôme y faisait évidemment
allusion, lorsque, se plaignant d'une lettre trop courte, il ajoutait :


  (1)   Epig. I, 45.
  (2)   Epigr., XIV, 10.
  (3)   Epigr., XIV, 11.
  (4)   Nat.hist., XIII, 11 (21).
  (5) Caylus, Dissert, sur le Papyrus, Ioc. Iaud. p. 275.