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ftuments tendent à prouver un long séjour de cette première légion
dans notre ville : ils peuvent aussi rendre probable que notre Vitali-
nus fit partie de ce corps.
    C'est un hasard bien singulier, assurément, que le retour si fré-
quent du jour de Mars, comme date des événements principaux dans
la vie de cet homme; né un mardi, enrôlé un mardi, congédié un
mardi, décédé enfin un mardi, ainsi que le constate, fort singulière-
ment aussi, l'inscription qui recouvrit ses cendres , il fallait vrai-
ment que Vitalinus fût né sous la planète du Dieu des combats. Dans
les minuties biographiques que des écrivains se sont plu à recueillir,
on trouverait des exemples de rencontres analogues. Je ne m'arrê-
terai point à les rechercher ; j'aime mieux citer pour quelque chose
de semblable l'inscription grecque d'une femme chrétienne, qui est
nommée KYPIAKH, Cyriaca, nom qui pourrait se rendre par J>o~
minica; elle tomba malade un dimanche, HMEPA KYPIAKH; elle
mourut un dimanche, comme elle l'avait demandé au Seigneur (1).
    La profession assignée à Yiialinus répond à celle de nos modernes
papetiers, c'est-à-dire qu'elle consistait à vendre, et peut-être à fa-
briquer lesfeuilles dont on se servait alors pour écrire, et auxquelles,
le plus communément, on donnait le nom de charta(2) : NEGOTIA-
TORI LYGDVNENSI ARTIS C/wrTARIAE, dit l'inscription, ou plu-
tôt CarTAMAE, car, après les caractères apparents, il n'y aurait
pas à la fin de la cinquième ligne un espace suffisant pour trois let-
tres. L'antiquité ne nous fournit aucun autre exemple de l'emploi
de ces expressions, dont la leçon est, au reste, incontestable ; ailleurs,
 la même profession est désignée d'une manière plus simple par un
 seul mot, cartarius, chartopola, chartoprates. Le dernier se lit
dans le code Justinien (3). Chartopola se trouve seulement chez un
ancien scholiaste de Juvénal, sur ce vers (4) :

           Succinclus patria quondam, Crispine, papyro.


  (1)   Muratori, Nov. thés., tom. IV, p. MDCCCLYIII, 6.
  (2)   Notve langue l'a conservé dans CAME, et mieux dans CHARTE.
  (3)   Lem., lit. 17, Iib. XI.
  (4)   Sat., IV, v. 24.