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DES CAUSES QUI ONT DÉTERMINÉ LA RUINE DES PONTS, ET DE
    CELLES QUI NOUS EN ONT CONSERVÉ DES FRAGMENTS.


   Nous devons nous réjouir que les Romains n'aient bâti les
ponts, les massifs et toutes les parties apparentes de cet aque-
duc, qu'avec des petites pierres. C'est la seule raison qui en
a préservé les restes épargnés par le temps et les barbares ,
du pillage des habitants, qui n'auraient pas manqué ancien-
nement, comme ils le feraient encore à présent, de s'en ser-
vir de carrières, si la pierre de taille, ou seulement de gros
moellons, étaient entrés dans sa construction. Maintenant la
ruine de beaucoup d'arcs a été causée par l'infiltration lente
mais successive des eaux de pluies dans les voûtes : ces eaux
se congelaient en hiver, et augmentaient chaque année les
fissures qui , peu à peu, détachaient les clefs des voûtes et
les faisaient écrouler. La brique, quand elle est posée verti-
calement ou sur un plan incliné, se liant moins bien que
les petites pierres avec le mortier, augmente et continue en-
core cette cause de destruction, malgré l'excellence du mor-
tier qui ne faisait qu'un avec la pierre. Mais que ne peu-
vent les siècles contre les ouvrages des hommes.
   Comme preuve de cette agrégation , je citerai ces lignes
de Delorme ( pag. 49 ).
   « Deux arcades du pont de Beaunan, s'écroulèrent, il y a
deux ans, parce que, la pile qui recevait les retombées, n'avait
pas été murée : un jambage ou piédroit était renversé depuis
longtemps; et cette double retombée faisait une clef pendante
 entre les deux arcades du pont, sur une portée de 45 pieds
 que j'allais souvent voir par admiration. »