page suivante »
52 transcrire un -fragment de la lettre que M. de Chazournes a bie» voulu m'écrire à ce sujet, après m'avoir confié le monument même : « La pierre en question, me dit-il, fut trouvée sur la coupe supé- rieure de l'espèce de tumulus que formait la colline dite du CHATE- LARD, au milieu de mon domaine, et sur le versant sud-est de la montagne Saint-Irénée, Elle était à environ quatre mètres au-des- sous du sol, dans des terres mêlées de fragments de tuiles et de dé- bris d'ancienne maçonnerie. Cette découverte fut faite en 1835, par les ouvriers employés à niveler les terres dans cette partie de mon domaine, que je venais de bouleverser ruineusement, pour un des- sein honorable, resté jusqu'à présent sans exécution ; je veux parler du chemin qui devait rendre abordable notre belle position de Saint- Irénée et de Fourvière, si inconsidérément désertée par les habi- tants de notre marécageuse cité. » Les environs de Saint-Irénée, où ce petit monument a été trouvé, paraissent avoir été, dans l'antiquité tant profane qu'ecclésiastique, le quartier destiné plus spécialement aux sépultures. Nous l'appre- nons notamment par saint Sidoine-Apollinaire qui place vers ces lieux le tombeau du consul Syagrius, assez rapproché de l'antique église de Saint-Just (1), et, non loin de là , sur la route de l'Auver- gne, le champ funèbre où était, parmi beaucoup d'autres, le monu- ment de son aïeul, dont il châtia si sévèrement les profanateurs (2). Les découvertes modernes confirment pleinement ces documents historiques. Nous voyons dans nos écrivains lyonnais qu'une grande partie des inscriptions tumulaires de notre ville a été trouvée dans ces quartiers ; et il y a peu d'années que, dans les travaux entrepris pour l'église de Saint-Irénée, on découvrit, outre quelques cippes chargés d'épitaphes, un assez grand nombre de sarcophages dépour- vus de toute inscription, mais qu'on peut présumer avoir appartenu à l'époque chrétienne. Le marbre que je publie porte, comme on voit, la date du cin- quième jour des calendes de mars, et de la dixième indiction. Mais (1) Placuit, dit-il dans la lettre 17 du livre V, ad conditorium Syagrii consulis, civitm primis una cotre, quod nec împleto jactu sagittœ separabatur, (2) Epist. III, 12.