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53 ces données chronologiques sont insuffisantes pour déterminer son âge; on ne peut en juger que d'après son style, et je ne crois pas me tromper en y reconnaissant celui du Ye ou du VIe siècle de notre ère. Comme les inscriptions de cette époque, en général, celle-ci fourmille de fautes que le lecteur remarquera facilement ; telles sont : TOMOLO, pour TVMVLO; REQVIISCIT, pour REQUIES- CIT; DOMENECYS, pour DOMINICVS; ANNVS, pour ANNOS ; DECEMO, pour DECIMO, etc. On peut y remarquer aussi beaucoup de ligatures que les caractères ordinaires de la typographie ne sau- raient reproduire; j'en indiquerai seulement deux, qui sont les moins usitées et qui, cependant, reviennent ici plusieurs fois : celle qui, de la queue de la lettre Q, forme le premier trait du V, pour exprimer QV; et celle qui, équivalant aux lettres DE, se com- pose d'un D, dans lequel est inscrit un E plus petit, formé par trois lignes transversales sur le trait perpendiculaire. Ces particularités de l'exécution matérielle devaient être signalées ; mais, peu impor- tantes, elles ne sauraient nous arrêter plus longtemps. Le nom de DOMINICVS, altéré comme nous l'avons vu, est évi- demment et exclusivement un nom chrétien, puisqu'il vient, sans contredit, de Dominus, titre que les chrétiens, après les juifs, ont seuls donné communément à Dieu (1). On le rencontre rarement sur les monuments épigraphiques, et ce n'est que dans les bas siècles. Muratori a recuilli quatre inscriptions qui le font lire, ou, pour mieux dire, trois seulement, car il y en a une qui est répétée avec quelques variantes (2).LenomgrecKYPIAKOZ, enlatin CYRIACVS, (1) Si l'on connaît quelques exemples de cette dénomination donnée par les païens à leurs dieux, comme dans deux inscriptions connues (Orelli, Inscript, lai. sel., nn. 4 2 6 0 , 4 9 1 8 ) ; ce sont des exceptions bien rares. (2) Nov.thes. toin. IV, pp. MDCCCLVIII, 4, 5 ; MDCCCLIX, \, 2. — Je cite une partie de la seconde qui n'est pas antérieure au VIe siècle, et qui est pleine de fautes grossières, mais remarquable par une de ces formules d'im- précation, qu'on trouve rarement sur les tombes chrétiennes : ET SI QVIS SEPVLCHRVM VOLAVE | RIT PARTEM HACEAM CVMIVDA TRADITOREM | ET IN DIE IVDICII NON RESVRGAT PARTEM SVAM | CVM INFIDELIBVS PONAM.