Revue du Lyonnais » série 1 - n°12 ( 1840 ) » pp.029

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sur une largeur d'environ 2000 mètres. Il eût été extrava-
gant d'entreprendre un pont aussi gigantesque, lorsqu'au
moyen de conduits de plomb on pouvait avec infiniment plus
de facilité traverser d'une montagne à une autre. Les Romains
connaissaient la propriété dont lesfluidesjouissent lorsqu'ils
sont renfermés dans un conduit coudé et formant deux
branches, de se tenir au môme niveau dans ces deux bran-
ches, et transportaient de cette manière l'eau sur des plans
descendants et remontants (1). Ils se servirent donc de si-
phons renversés pour amener les eaux de l'aqueduc du
Mont-D'or, d'Ecully aux massues ; mais il est impossible
de préciser le nombre et les dimensions des tuyaux, car au-
cun des réservoirs n'existe, et encore moins les trous par où
les tuyaux sortaient de ces réservoirs et y rentraient.
   Je n'entrerai pas dans une plus longue description des si-

   Le pont de l'aqueduc de Spolette, construit en 741, a
                     de longueur 761 pieds lj2,
                     de hauteur 508 pieds au-dessus du torrent.
   Le pont de Casertes, commencé en 1753, a
                      de longueur 1,618 pieds,
                     de hauteur        178 pieds.
   Tous ces ponts sont composés de plusieurs rangs d'arcades les unes au-des-
sus des autres.
  Addition au Commentaire de Frontin, Rondelet.
   (1) Voici les enseignements de Vitruve à cet endroit (Traduction de Vitrtwe,
par Perraut, liv. VIII, pag. 247) : « S'il se rencontre de hautes montagnes, il
faudra que la conduite des tuyaux se fasse en contournant la montagne, pourvu
que le détour ne soit pas grand. Mais si les vallées sont fort longues, on
y conduira les tuyaux en descendant selon la pente du coteau, sans les
soutenir par de la maçonnerie, et alors il arrivera qu'ils iront fort loin dans
le fond de la vallée selon son niveau, qui est ce que l'on appelle ventre, dit
hoilia par les Grecs. Par ce moyen, lorsque lestuyaux seront parvenusau coteau
opposé, ils contraindront l'eau qu'ils ressèrent, de remonter assez doucement à
cause de la longueur.de ce ventre : cars'ils n'avaientété conduits par ce long es-
pace qui est à niveau le long de la vallée, ils feraient, en remontant tout