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phons, mais quand je serai arrivé à la fin de la description de
l'aqueduc du Gier qui avait quatre siphons dont les châteaux
d'eaux de quelques-uns sont encore assez bien conservés, j'in-
diquerai plus au long les dimensions et le mode d'emploi de
ces conduits en plomb.
   Les tuyaux des siphons, après être sortis du réservoir de
chasse, descendaient d'abord sur un plan incliné porté par
des arcades, s'alongeaient ensuite sur le terrain, ou plutôt sur
une couche de maçonnerie de peu d'épaisseur, et arrivaient
en décrivant une ligne courbe, pour profiter des terrains les
moins accidentés et les mieux nivelés dans le fond du vallon
que Vitruve appelle le ventre. Mais, ici, comme ce ventre
est très étroit, et, qu'en outre, un ruisseau coule au milieu,
on avait élevé un pont de plus de 200 mètres de lon-
gueur sur 22 mètres de hauteur (plancheH, figure 2 et 3),
ayantdansle milieu deux étages d'arcades (1), dontle premier
rang, composé de trois arches, sous lesquelles passait le
ruisseau (2) quand il était débordé, a 12 mètres d'épaisseur.

court, un coude qui forcerait l'eau à faire Un effort capable de rompre toutes
les jointures des tuyaux. Dans cet espace, qui s'appelle ventre, il faudra faire
des ventouses, par lesquelles les vents qui seront renfermés puissent sortir.
C'est ainsi que, resserrant l'eau dans des tuyaux de plomb, on pourra fort
commodément la conduire soit en ligne droite ou par des détours, soit en
montant ou en descendant, etc. »
   (1) On voit ce pont, pi. II, fig. 2 et 3. Les parties du plan où sont les ha-
chures les plus noires se voient sur les lieux. La plupart des piles existent
encore, quelques-unes dans toute leur hauteur. Les arcades les moins élevées,
au commencement de ce pont, sont les seules qui ont résisté au temps, mais
les voûtes des arcs les plus hauts se sont écroulées, et c'est en 1823 que trois
des plus importantes, qui étaient les seules conservées jusqu'à ce moment, sont
tombées. Quelques-unes des piles qui les supportaient ont perdu leur aplomb
par suite de cet accident, mais sont restées debout.La fig. n° 3 montre l'é-
lévation restaurée d'après des bases et des mesures exactes.
   (2) Le ruisseau, au passage du pont, est à 32 m. 71 c. au-dessus de l'é-
tiage de la Saône, à Lyon.