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509 revanche, l'étude des Pères, qui renferment dans leur im- mense et glorieuse chaîne de tradition, la théologie la plus vraie et la plus grande 5 mais les conciles, si curieux, même pour l'œil profane, et si précieux pour attester la lutte de la foi; mais toute l'immensité de l'histoire ecclé- siastique, avec ses phases diverses d'élévation et d'abaisse- ment, avec ses questions vives et ardentes, qui donc l'en a instruit, ce jeune théologien, peut-être doué d'une si grande foi dans la force de ses arguments théologiques? Hélas ! il connaît un peu tard qu'il a toute une instruction à se donner. Napoléon disait un jour au cardinal Fesch :« Taisez-vous, vous n'êtes qu'un ignorant. Où avez-vous appris la théo- logie? Moi, je voudrais l'apprendre en six mois. Je parle- rais un latin de cuisine, mais c'est égal, Dieu m'a donné l'intelligence ». Et, en disant cela, il se frappait le front. J'avoue que je me sentirais peu de goût pour la théologie de Bonaparte; la théologienepeut se résoudre à coups de sabre, mais assurément elle peut s'apprendre en six mois. Je veux parler de la simple et pure substance de l'enseignement théologique. Les trois années, n'en se- raient pas moins utiles et nécessaires pour disposer lar- gement un jeune lévite au grand rôle de missionnaire et d'apôtre des nations. Mais que de choses devraient alors défrayer cet espace de temps ! Etudes d'éloquence de la chaire, études d'antiquités ecclésiastiques, études d'art en un sens religieux, études d'administration, études de poli- tesse, de savoir-vivre et d'urbanité; enfin études de tout genre viendraient se mêler aux méditations chrétiennes di- rigées par l'enseignement de la théologie. A Lyon, pour éloigner encore du sacerdoce probablement, on va porter à cinq années les études ecclésiastiques, déjà si longues et si pénibles. On maintiendra une année ^éloquence, qui