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précède Fenirée au grand Séminaire, et qui est bien la
plus stérile, la plus pauvre invention que je sache. Façon-
nez-vous donc à l'éloquence chrétienne, avant d'en con-
naître les bases nécessaires ! Plusieurs des grands Sémi-
naires de France sont dirigés par les Sulpiciens, congréga-
tion respectable, mais qui a peu de vie et d'élan. Les
chefs qu'elle envoie sont d'excellents prêtres, des mo-
dèles de vertu, et notre diocèse est en cela des mieux par-
tagés 5 mais si quelques-uns d'entre eux comprennent des
réformes lentes et sages, qu'il serait bon d'introduire,
ils sont retenus par je ne sais quel esprit de statu quo
imprimé à la corporation, et qui vient du centre. On semble
se complaire dans une sorte d'immobilité orientale. Il ai--
rive que des jeunes gens destinés à être jetés bientôt dans
la foule, vivent très-ignorants du monde ; que, devant
plus tard obtenir, comme prêtres, une complète liberté,
ils se voient resserrés au séminaire dans une gêne mona-
cale, et que c'est une grande affaire d'aller en ville,
même pour d'urgentes nécessités. Ces rigueurs qui portent
sur des minuties, introduisent peu à peu un esprit som-
bre et déguisé ; on devient par degrés clinocéphale, pour
plaire aux chefs, qui se trompent souvent à des dehors qu'il
n'est pas si facile de distinguer.
   Il est bien juste de dire que M. de Pins laissait aller
de lui-même son grand Séminaire 5 il n'y apparaissait
pas, et l'on peut s'imaginer dès lors quelle sympathie
s'établissait entre lui et ses clercs^, quelle saine idée le
chef pouvait avoir de ses subordonnés. Au surplus, on
est peu doucereux envers les élèves de théologie. Nous
en savons qui ont été malmenés comme des conscrits,
et qui pourtant présageaient ce qu'ils sont devenus, des
prêtres disciplinés et intelligents. Nous savons quelqu'un