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510 précède Fenirée au grand Séminaire, et qui est bien la plus stérile, la plus pauvre invention que je sache. Façon- nez-vous donc à l'éloquence chrétienne, avant d'en con- naître les bases nécessaires ! Plusieurs des grands Sémi- naires de France sont dirigés par les Sulpiciens, congréga- tion respectable, mais qui a peu de vie et d'élan. Les chefs qu'elle envoie sont d'excellents prêtres, des mo- dèles de vertu, et notre diocèse est en cela des mieux par- tagés 5 mais si quelques-uns d'entre eux comprennent des réformes lentes et sages, qu'il serait bon d'introduire, ils sont retenus par je ne sais quel esprit de statu quo imprimé à la corporation, et qui vient du centre. On semble se complaire dans une sorte d'immobilité orientale. Il ai-- rive que des jeunes gens destinés à être jetés bientôt dans la foule, vivent très-ignorants du monde ; que, devant plus tard obtenir, comme prêtres, une complète liberté, ils se voient resserrés au séminaire dans une gêne mona- cale, et que c'est une grande affaire d'aller en ville, même pour d'urgentes nécessités. Ces rigueurs qui portent sur des minuties, introduisent peu à peu un esprit som- bre et déguisé ; on devient par degrés clinocéphale, pour plaire aux chefs, qui se trompent souvent à des dehors qu'il n'est pas si facile de distinguer. Il est bien juste de dire que M. de Pins laissait aller de lui-même son grand Séminaire 5 il n'y apparaissait pas, et l'on peut s'imaginer dès lors quelle sympathie s'établissait entre lui et ses clercs^, quelle saine idée le chef pouvait avoir de ses subordonnés. Au surplus, on est peu doucereux envers les élèves de théologie. Nous en savons qui ont été malmenés comme des conscrits, et qui pourtant présageaient ce qu'ils sont devenus, des prêtres disciplinés et intelligents. Nous savons quelqu'un