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446 Violette, mais qu'ils en furent un jour violemment chas- sés. 1585.—A la suite des guerres religieuses viennent d'au- tres fléaux non moins terribles. C'est la peste et la famine qui semblent se disputer le privilège de désoler celte ville. Les chroniqueurs stéphanois prétendent que la paroisse de Saint-Etienne perdit dans une année plus de 7,000 habitants La contagion se répandit au loin. Les mémoires d'Achille de Grammont rapportent que Bourg-Argental fut tellement frois- sé, qu'il n'y resta que 20 à 25 personnes de 300 individus dont se composait sa population. Le setier de froment valut jusqu'à 24 liv. Dans l'espace d'un siècle, le fléau des- tructeur vint, à plusieurs reprises, décimer la population et anéantir les espérances de celte ville naissante. Le bon Chapelon a décrit un de ses épisodes déplorables dans son naïf langage, mais avec une grande vérité de sentiment. Néanmoins, ces tristes époques laissent après elles le sou- venir d'hommes généreux dont la postérité bénira la mé- moire. Le vénérable père Cyrile, représenté dans un ta- bleau peint pour l'église de Saint-Etienne, les dignes con- suls Ronzil, Bessonnet et Pierrefort se dévouent entière- ment au service des malheureux et deviennent les bienfai- teurs de celle ville affligée. Ce sont ces temps de désola- tion qui ont donné naissance à la plupart des établisse- ments religieux. C'était l'époque de la suprématie du clergé; mais, d'ailleurs, Saint-Etienne a de tout temps possédé une population éminemment religieuse. La piété des fidèles fonde d'abord la chapelle de Notre-Dame de la Montât, au cimetière de laquelle sont enterrés les pestiférés, celles de Saint-Roch et de Sainte-Barbe, puis viennent les monastères des sœurs de Sainte-Calherine, des R. P. Minimes et des Ca- pucins, des Pénitents, des sœurs de la Visitation et des Ur- sulines. 1589. — La contagion avait désolé, cette année, la ville de Saint-Etienne. Le roi de Navarre, depuis Henri IY, y était