Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                              445
 les plus violentes représailles. Car si les Huguenots se li-
 vrèrent à de terribles excès, les catholiques ne furent pas
 plus humains, et il y eut même des circonstances, j'ose à
 peine le dire, où cos derniers surpassèrent les premiers en
 barbarie : témoin ce seigneur de Saint-Chamond qui, suivant
 Jean de Serre, s'empare d'Annonay pendant qu'elle est vide
 de défenseurs, « espanche autant de sang humain que bon
 lui ensemble, la pille jusqu'aux serrures et y met le feu.»
 Puis, y étant retourné quelque temps après, promet aux
 habitants honnête composition, mais il viole sa parole, Il
 fait massacrer ou brûler les uns, fait précipiter les autres du
 haut de leurs tours ou de leurs maisons, vendre ceux-ci à
 l'encan, prostituer les filles et les jeunes femmes, etc. Té-
 moin encore ce baron Jean de Saint-Priest qui, après s'être
 emparé du châieau de Saint-Pal-de-Mons par capitulation,
 dit le docteur Arnaud, viole également les droits de la guerre,
fait égorger la garnison dont il ne réserve que six des prin-
 cipaux chefs, qu'il offre en spectacle aux habitants de Saint-
Etienne, sur la place du Pré de la Foire, où ils furent in-
humainement massacrés; et il ne se trouva pas une seule
voix assez indépendante pour flétrir de tels attentats! pas
un ministre du Dieu de paix et de clémence qui essaya
de protéger ces victimes du fanatisme religieux. Malheureu-
sement le clergé de cette époque avait intérêt à la guerre
civile, il l'encourageait et poussait aux horreurs qui se com-
mettaient. On peut juger par les discours du curé de l'église
de Saint-Etienne, Léonard Jaunier, de la fougue et de l'em-
portement qui régnaient alors. Néanmoins, celle cité n'eut
pas autant à souffrir de la domination de hérétiques. La po-
pulation toute ouvrière fut probablement épargnée à cause
du besoin que chaque parti en avait. Les mémoires qui trai-
tent de cette époque de l'histoire locale ne font aucune
mention du drame sanglant de la Saint-Barthélémy ; ils di-
sent seulement qu'il existait alors quelques religionnaires
à Saint-Etienne, qu'ils avaient un temple au bas de la rue