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                             S 68
   Le développement des machines a donc été la base essen-
tielle et incontestable de tout progrès social, de toute amé-
lioration matérielle et morale.
   Bien loin de causer préjudice à personne, il fait l'avantage
réel de tous.
   Il reste à démontrer que son action ne produit pas plus
que ne comportent les besoins de la consommation pos-
sible.

                             IV.

   Trop souvent, et à des intervalles presque périodiques, ont
surgi des crises industrielles dont la désastreuse influence a
porté le trouble dans la société. Chaque fois que ces événe-
ments déplorables sont arrivés, on a vu les produits s'accu-
muler invendus faute d'acheteurs, on a vu les prix baisser en
raison directe de la diminution des demandes; et, sans exa-
miner si on appréciait exactement les causes de cette pertur-
bation, on a crié que les masses produites dépassaient les
besoins de la consommation, et l'on s'est élevé contre l'intro»-
duction des machines auxquelles on attribuait cet accroisse-
ment incriminé de la quantité des produits.
   On n'a pas compris que les crises industrielles proviennent
principalement des entraves qui compriment le développe-
ment de la consommation, et l'empêchent de suivre la même
progression que le développement des produits.
   Il faut bien remarquer, en effet, que tous les consommateurs
possibles ne consomment pas, et qu'ils sont réduits malheureu-
sement à ce rôle négatif faute de pouvoir, et non faute de vou-
loir consommer. Ne voyons-nous pas fréquemment dans nos
rues des malheureux, couverts de haillons, jetant un regard
d'envie sur les magasins abondamment garnis de vêtements
et de hardes dont le prix est trop élevé pour leur modique
bourse ; n'avons-nous pas trop souvent l'exemple de pauvres
qui dérobent, parce qu'ils ne peuvent l'acheter, un pain né-